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  Syrie
Répression AntiKurdes

Répression antikurdes en Syrie

Retour au calme dans le nord de la Syrie, les Kurdes en appellent à Assad


DAMAS, 18 mars (AFP) - 21h56 - Les heurts entre Kurdes et forces de l'ordre qui ont fait, selon les sources, 25 à 40 morts en six jours, ont pris fin jeudi et des représentants de la minorité kurde ont appelé le président syrien Bachar al-Assad au dialogue pour résoudre les problèmes touchant leur communauté.

Les forces de l'ordre ont réussi à rétablir le calme dans des régions kurdes du nord de la Syrie où des affrontements ont fait en six jours 40 tués selon des sources kurdes, et 25 morts selon le ministre syrien de l'Intérieur, Ali Hammoud.

Vingt-cinq personnes ont été tuées au cours des troubles qui ont commencé le 12 mars, a déclaré jeudi le ministre syrien de l'Intérieur, Ali Hammoud, dans un premier bilan officiel des heurts.

Selon des sources kurdes, le nombre de morts s'élève à 40 personnes.

Les troubles ont éclaté le 12 mars à Qamichli (600 km au nord-est de Damas), où vit une importante communauté kurde, avant un match du championnat de football national, lorsque des partisans de l'équipe adverse ont lancé des slogans hostiles aux chefs kurdes irakiens et ont brandi des portraits du président irakien déchu Saddam Hussein.

Le lendemain, des manifestations de protestation ont tourné à l'émeute et se sont étendues à d'autres localités du pays.

Selon des activistes kurdes, les autorités ont arrêté plus d'un millier de personnes au cours de rafles menées dans les villages du nord et les quartiers kurdes de Damas et d'Alep.

Ils ont critiqué "l'attitude répressive du pouvoir", appelant les autorités au "respect des libertés publiques", à "l'annulation de l'état d'urgence" et à "l'instauration d'un dialogue".

Les associations syriennes de défense des droits ont confirmé des arrestations par centaines, précisant que de nombreuses arrestations ont eu lieu à Doummar, dans la banlieue ouest de Damas.

Un collectif d'onze mouvements kurdes, tous interdits, s'est d'autre part adressé au chef de l'Etat, Bachar al-Assad, pour lui demander de recevoir les représentants de la population kurde de Syrie "qui lui exposeront leurs griefs (...) et lui assureront qu'ils ne demandent qu'à vivre en paix avec leurs frères arabes au sein de la patrie syrienne".

Le collectif demande aux autorités de "libérer les personnes arrêtés, de désarmer les miliciens du parti Baas qui se livrent à des exactions, de lever l'encerclement de villages et de quartiers kurdes, d'y rétablir l'approvisionnement en eau, et de sanctionner les responsables des incidents".

Mais le ministre syrien de l'Intérieur a accusé des "conspirateurs d'avoir saboté" des bâtiments publics, notamment des écoles, des silos de céréales, des commissariats de police, ou des services publics de téléphone et d'électricité.

"Ces actes de sabotage ont entraîné la mort de 25 citoyens dont des policiers, 19 d'entre eux à Hassaké et six à Alep" (nord), a indiqué le ministre.

"Les autorités ont dû agir avec fermeté et ont procédé à l'arrestation d'un certain nombre d'agitateurs", a-t-il dit, assurant que "la situation était redevenue normale".

"En Syrie, il n'y a jamais eu de problème kurde. Les Kurdes de Syrie n'ont besoin de la protection de personne. C'est la Syrie qui les protège", a-t-il par ailleurs souligné.

"Il n'y a pas de problème qui nécessite une intervention étrangère que ce soit des Etats-Unis ou d'ailleurs. L'unité nationale est forte", a ajouté le ministre syrien.

Washington avait appelé mercredi Damas à "cesser de réprimer les manifestations politiques non-violentes en Syrie" et affirmé que les Kurdes protestaient contre "l'inégalité des droits".

Les Kurdes de Syrie représentent environ 9% de la population du pays et sont installés essentiellement dans le nord. Ils réclament d'être traités comme des citoyens à part entière.