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  Syrie
Répression AntiKurdes

Répression antikurdes en Syrie

Les Kurdes, un peuple sans Etat


NICOSIE, 17 mars (AFP) - 15h01 - Peuple d'origine indo-européenne, descendants notamment des Mèdes et des Scythes, les Kurdes, musulmans sunnites dans leur majorité, sont établis sur près d'un demi-million de kilomètres carrés, essentiellement dans quatre pays, la Turquie, l'Irak, l'Iran et la Syrie.

Leur nombre total varie, selon les sources (officielles ou kurdes), de 25 à 35 millions de personnes, la Turquie en comptant le plus grand nombre (13 à 19 millions), suivi de l'Iran (6 à 8), de l'Irak (4 à 5) et de la Syrie (1 à 1,5).

D'importantes communautés kurdes vivent aussi en ex-URSS (environ 300.000 en Azerbaïdjan et en Arménie) et en Europe, notamment en Allemagne.

L'organisation tribale est un trait caractéristique de la société kurde depuis la fin de l'époque médiévale. En l'absence d'un Etat national kurde, les tribus sont les principales autorités auxquelles se réfère le peuple.

Revendiquant, dès 1695, la création d'un Etat avec une culture, une histoire et un langage communs, les Kurdes sont considérés comme une constante menace à l'intégrité territoriale des pays que traverse le Kurdistan.

En Syrie, où des affrontements ont lieu depuis plusieurs jours dans le nord du pays, les Kurdes représentent environ 9% de la population.

Outre la reconnaissance de leur langue et de leur culture, ils affirment revendiquer des droits politiques et administratifs "dans le cadre de l'intégrité territoriale du pays". Mais les autorités les soupçonnent de nourrir des visées "séparatistes".

Les partis kurdes, pour la plupart interdits, ont renforcé récemment leur mobilisation en participant régulièrement à des manifestations en faveur des droits de l'Homme.

En Turquie, dans les années 1980, le soulèvement des Kurdes plonge le sud-est du pays dans un état de guerre civile. Cette rébellion armée, menée par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), fera plus de 35.000 morts entre 1984 et 1999.

La Syrie et la Turquie étaient passées tout près d'un conflit armé en 1998, Ankara menaçant de recourir à la force si Damas continuait à donner asile aux rebelles du PKK et à son chef Abdullah Ocalan. Depuis son expulsion en octobre de la même année, les deux pays ont renoué leurs liens. Le PKK a mis fin à la lutte armée après l'arrestation d'Ocalan en février 1999, et a changé plusieurs fois de nom depuis cette date.

En Irak, au début des années 1970, les autorités de Bagdad déplacent de force des populations kurdes. En 1988, pendant la guerre Irak-Iran, l'armée de Saddam Hussein réprime le soulèvement kurde et bombarde à l'arme chimique la ville de Halabja faisant près de 5.000 morts

En 1991, dès la fin de la guerre du Golfe, plus de deux millions de Kurdes irakiens fuient la répression irakienne, poussant les alliés occidentaux à instaurer une zone d'exclusion aérienne au nord du 36e parallèle. Depuis avril 1991, trois provinces kurdes du nord de l'Irak sont ainsi autonomes de fait.

Les Kurdes ont soutenu les Etats-Unis dans leur guerre contre l'Irak, ce qui leur a permis de s'emparer en avril 2003 de la riche ville pétrolière de Kirkouk dont il revendique le rattachement. Leurs dirigeants insistent actuellement sur un système fédéral dans le futur Irak souverain.

En Iran, au lendemain de la Révolution islamique, un soulèvement kurde a été maté par les autorités et les partis représentant cette minorité, en particulier le Parti démocratique du Kurdistan iranien (PDKI) et le Komaleh communiste, ont été interdits.

Depuis, les séparatistes n'ont fait parler d'eux que par des actions sporadiques.