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I  N  T  E  R  N  A  T  I  O  N  A L    C  O   N  F  E  R  E  N  C  E

Democratisation of the Middle East

Problems & Perspectives

19-20 November 2005
Organized by : Kurdish Institute of Paris in partnership with Kurdistan Minister of Culture
Iraqi Kurdistan Regional Government, Erbil - Kurdistan

sponsored by the French Ministry of Foreign Afffairs




« Démocratisation du Moyen-Orient »

Par Pierre SERNE (*)

Hevalên hêja,

Je suis ici à plusieurs titres ; d’abord je représente le parti Vert c’est-à-dire écologiste français, en remplacement de Sergio Coronado notre porte-parole national qui a du annuler sa venue au dernier moment. Je suis aussi ici en tant que Secrétaire Général du CEDIS, le centre de formation des élus écologistes en France. Et puis je suis aussi ici avec mon poste officiel à la Mairie de Paris auprès de l’Adjointe au Maire de Paris, Khédidja Bourcart, qui m’a d’ailleurs chargé de vous saluer chaleureusement, en particulier ses amis de l’Institut Kurde de Paris, qu’elle aide depuis des années. Ces diverses positions m’amèneront à insister sur le rôle de collectivités comme Paris dans la coopération internationale possible au Moyen-Orient, notamment au Kurdistan. Et comment cette coopération internationale peut aider dans les processus de démocratisation.

I - Comme représentant des Verts.

Comme la plupart des partis politiques français, les Verts se sont opposés à l’intervention américaine en Irak. D’ailleurs plus à cause de ses motifs réels et de ses modalités que par une quelconque sympathie pour le tyran Saddam Hussein qui, dans notre parti, contrairement à d’autres partis en France, n’a jamais eu ni admirateurs ni obligés... Sur l’intervention américaine, disons qu’avec le recul, l’histoire jugera.

Mais sur la question kurde, il n’y a jamais eu d’ambiguïté : l’autodétermination est une cause que nous avons toujours défendue. D’ailleurs les Verts français avaient un représentant kurde, Monsieur Kaval, sur leur liste aux élections européennes de 1999. Nous avons applaudi à l’émancipation éclatante des Kurdes d’Irak et nous avons systématiquement rappelé notre soutien au combat des Kurdes de Turquie, y compris dans le débat actuel sur l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne.

C’est pour nous une évidence, un enjeu de droits humains et de démocratie. Il ne pourra pas y avoir de Moyen-Orient démocratique tant que des peuples seront opprimés ou discriminés, des langues interdites, des intellectuels et des militants traités de terroristes.

II - Comme responsable d’un centre de formation d’élus

Je veux insister sur l’importance de l’aide que nous pouvons et devons apporter aux régions et aux pouvoirs en mutation (comme le Kurdistan) en matière de coopération technique et d’expertise.

Je pense qu’il y a une grande importance du rôle des collectivités et des instances non gouvernementales comme le CEDIS dans des formes de coopération qui peuvent s’émanciper des lourdeurs diplomatiques qui pèsent sur les gouvernements. Bref, nous, nous n’avons rien à faire des pressions turques.

Concrètement je peux vous annoncer, en avant première, que le CEDIS va signer une convention de partenariat pour former des élus locaux kurdes, à Paris, dans quelques semaines. C’est une première.

Je veux insister aussi, en tant qu’écologiste, sur l’enjeu majeur du développement durable (infrastructures de transports, assainissement, gestion et recyclage des déchets, agriculture, énergie, construction et bâtiment). Surtout dans une zone en plein essor et construction : il est toujours plus facile et moins coûteux de prévoir les bonnes pratiques environnementales au début d’un projet plutôt qu’une fois le projet commencé voire achevé. Sur tous ces thèmes, nous pouvons aider et apporter de l’expertise.

III - Je voudrais terminer par une note plus personnelle. Etre ici, aujourd’hui, pour moi est quelque chose d’énorme, de presque irréel, en tout cas de très émouvant.

Etre au Kurdistan, dans une salle du Parlement kurde, après avoir été reçu par un ministre kurde et avoir volé sur une compagnie kurde, ce sont des symboles que j’ai même du mal à réaliser, tant il y a seulement quelques mois ça aurait paru impossible.

Vous me direz que je ne suis pas kurde et que je ne devrais pas ressentir cela. Mais j’ai, aussi loin que je peux m’en souvenir, un attachement très particulier à la cause kurde et une sensibilité forte aux souffrances du peuple kurde.

Peut-être parce que mes racines plongent dans un peuple qui a aussi subi des persécutions, l’exil, la dispora, qui sait ce que c’est que lutter pour ses droits, pour maintenir sa culture et sa langue, pour retrouver une terre, un Etat, une souveraineté. Votre histoire et votre lutte je les comprends, je les partage.

Un de mes premiers actes politiques il y a une quinzaine d’années, j’avais à peine 18 ans, a été de vouloir faire voter dans le parti où je militais à l’époque, une motion pour soutenir le droit des kurdes à un Etat.

Plus récemment, par mes contacts professionnels avec l’Institut kurde de Paris et son président Kendal Nezan j’ai eu plusieurs occasions d’approfondir encore mes liens avec la culture, l’histoire et la cause kurdes.

Ainsi avec la réception de Leyla Zana à l’Hôtel de Ville de Paris après sa libération, en faveur de laquelle nous avions œuvré parmi tant d’autres. Mais aussi avec la formidable fête de Newroz que nous avons organisé l’an passé dans la grande salle des fêtes de l’Hôtel de Ville à Paris avec des centaines de personnes et pour laquelle j’ai personnellement du faire une pression très grande, par exemple pour que le carton d’invitation comprenne bien le mot Newroz écrit en Kurde, alors que des pressions diplomatiques l’avaient fait retirer.

Et puis il y a ce voyage qui est un peu l’aboutissement logique de tout ça et pour lequel je voudrais à nouveau remercier les organisateurs, à commencer par Kendal Nezan qui est sans douter un des meilleurs ambassadeurs de la cause kurde. Mon seul souhait est de revenir pour un nouveau voyage dans un Kurdistan totalement souverain et, qui sait, dans des frontières plus larges…

Merci

(*) Parti Vert, France