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PROGRAMME
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LISTE
Intervenants
INTERVENANTS
Hamid Bozarslan
Gerard CHALIAND
Fuad HUSSEIN
Najmaldin O. KARIM
Pierre Jean LUIZARD
Danielle Mitterrand
Adnan MUFTI
Kendal Nezan
Siyamend OTHMAN
PRESSE
Arabic News
Associated Press
I Herald Tribune
Jeudi 28 novembre 2002
Mouna Naim
Mouna Naim 2
Marc SEMO
IMAGES

VIDÉO
Vidéo

C O N F E R E N C E   I N T E R N A T I O N A L E
Quel avenir pour les Kurdes en Irak ?

Le vendredi 29 novembre 2002
Organisée par : l`Institut kurde de Paris


Les Kurdes d'Irak pas va-t-en-guerre A Paris,
Barzani s'inquiète de l'après-Saddam


Liberation Par Marc SEMO vendredi 29 novembre 2002

Les Kurdes d'Irak ne veulent pas se lancer à l'aveuglette dans une guerre contre Saddam Hussein. «On ne peut discuter d'un renversement du régime sans se mettre d'accord sur l'alternative», a expliqué hier à Libération Massoud Barzani, leader du PDK (Parti démocratique du Kurdistan) venu à Paris en même temps que Jalal Talabani, dirigeant de l'UPK (Union patriotique du Kurdistan). A nouveau alliés après plusieurs conflits, les dirigeants des deux factions kurdes qui contrôlent depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991 le Kurdistan d'Irak étaient venus à l'invitation du président du Sénat, Christian Poncelet. Ils doivent participer aujourd'hui à un colloque organisé par l'Institut kurde (1). Reçus par le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, et au Quai d'Orsay, ils ont souligné le rôle que veulent jouer les Kurdes dans «un Irak fédéral et démocratique».

Trahisons. Encouragés à se soulever par Washington à la fin de la guerre du Golfe, les Kurdes d'Irak avaient été abandonnés à leur sort avant que l'émotion suscitée par leur exode n'incite la communauté internationale à créer une «zone de protection» au nord de l'Irak. «Beaucoup de gens nous ont trahis au cours de notre histoire, mais cette fois les Etats-Unis défendent leur propre intérêt national et le président américain s'est beaucoup engagé. Nous voulons donc croire qu'ils seront sérieux dans ce qu'ils offriront pour garantir l'avenir de notre peuple», souligne Massoud Barzani, affirmant néanmoins n'avoir eu jusqu'ici aucune réelle discussion avec Washington sur l'avenir de l'Irak.

Le leader du PDK ne cache pas son hostilité à l'instauration «d'une administration ou d'un gouvernement militaire quel qu'il soit, même américain». Washington, selon la presse outre-Atlantique, prévoirait pour l'après-Saddam, une administration militaire américaine du pays durant au moins six mois à un an. Le leader kurde veut que «s'instaure au plus vite une démocratie pluraliste avec une vraie Constitution pour refaire les bases d'un Etat fédéral où les Kurdes soient représentés au prorata de leur poids dans la population».

«La guerre est très probable», reconnaît Massoud Barzani, estimant que «les Américains se sont beaucoup avancés» et que «les autres moyens de se débarrasser de Saddam Hussein, complots et tentatives de coup d'Etat, ont tous échoué».

Supplétifs. Mais pour le moment, les Kurdes ne semblent guère décidés à jouer les supplétifs comme l'Alliance du Nord l'a fait en Afghanistan. «Nous n'attaquerons pas l'armée irakienne, mais nous nous battrons pour défendre les zones kurdes ainsi que pour permettre à ceux qui ont été chassés des zones sous le contrôle de Badgad de rentrer dans leur maison, explique Barzani. Contre les chars irakiens, nous sommes incapables de défendre les villes et les villages des plaines, mais nous nous replierons dans les montagnes.».

(1) 101, rue de l'Université, 75007, salle Victor-Hugo, 9 h-19 h.