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PROGRAMME
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LISTE
Intervenants
INTERVENANTS
Hamid Bozarslan
Gerard CHALIAND
Fuad HUSSEIN
Najmaldin O. KARIM
Pierre Jean LUIZARD
Danielle Mitterrand
Adnan MUFTI
Kendal Nezan
Siyamend OTHMAN
PRESSE
Arabic News
Associated Press
I Herald Tribune
Jeudi 28 novembre 2002
Mouna Naim
Mouna Naim 2
Marc SEMO
IMAGES

VIDÉO
Vidéo

C O N F E R E N C E   I N T E R N A T I O N A L E
Quel avenir pour les Kurdes en Irak ?

Le vendredi 29 novembre 2002
Organisée par : l`Institut kurde de Paris


Les chefs des deux principaux mouvements kurdes attendus pour des entretiens à Paris
Le Monde • LE MONDE | 25.11.02 | 14h24

Seuls de tous les dirigeants de l'opposition irakienne à avoir des entrées officielles à Paris, Massoud Barzani et Jalal Talabani, respectivement chefs du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), étaient attendus, lundi 25 novembre, à Paris. Ils doivent être reçus, au cours de leur séjour, par le président du Sénat, Christian Poncelet, le ministre des affaires étrangères, Dominique de Villepin, et le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy. Ils participeront à une conférence organisée par l'Institut kurde de Paris sur le thème : "Quel avenir pour les Kurdes d'Irak ?"

Au moment où le régime irakien est placé sous la surveillance musclée des Nations unies, et où une intervention militaire américaine est tenue pour quasi certaine, le "timing" de ces entretiens n'est pas anodin. La France a beau avoir pris ses distances avec le projet américain de renverser Saddam Hussein, elle peut difficilement rester indifférente à ses conséquences possibles dans un pays et une région où elle a d'importants intérêts. Les autorités françaises ont maintes fois réaffirmé que le changement ou le maintien du régime irakien était l'affaire des Irakiens eux-mêmes et dit son souci de voir respectée l'intégrité de l'Irak.

SOUVENIR AMER

Les entretiens de Paris devraient permettre aux deux dirigeants kurdes de rassurer leurs hôtes sur leur vision de l'avenir de l'Irak : un Etat fédéral, dont les leviers de souveraineté relèveraient du pouvoir central, assure le représentant du "gouvernement" kurde en France, Siwan Barzani. Par ailleurs, bien que courtisés par les Etats-Unis depuis 1991, le PDK et l'UPK souhaitent, par le biais d'une plus grande implication de la France, équilibrer leurs relations avec Washington, dont ils appréhendent les vues pour l'après-Saddam Hussein et dont ils gardent le souvenir amer de quelques "trahisons", dit M. Barzani, dans une allusion – notamment – à la passivité américaine lorsque l'armée irakienne est intervenue contre les Kurdes en 1991 et 1996.

La France, tant au sein de l'Union européenne qu'en sa qualité de membre du Conseil de sécurité de l'ONU, fait entendre le seul son de cloche audible différent de celui de Washington, renchérit le représentant de l'UPK en France, Ahmed Bamarni. A l'ONU, la Chine et la Russie au mieux la suivent, au pire se taisent. Les Kurdes souhaitent une participation de l'Europe au débat sur l'après-Saddam Hussein. "Si la France donne le "la", les autres pays européens suivront", ajoute-t-il.

C'est Christian Poncelet qui, il y a près d'un mois, a fait transmettre aux deux dirigeants kurdes une invitation à se rendre à Paris, précise Siwan Barzani. La rencontre avec M. Sarkozy devrait, selon lui, principalement porter, à la demande du ministre, sur l'afflux de réfugiés kurdes irakiens, dont le nombre, depuis le début de l'année, s'élève à quelque 2 000 personnes. La solution de ce problème ne peut être que politique, plaide-t-il. Ces réfugiés ne peuvent être renvoyés chez eux que via Bagdad, puisqu'il n'existe pas d'Etat kurde. C'est donc les envoyer à la mort ou au moins les livrer à une répression certaine.

Le privilège dont bénéficient les deux dirigeants kurdes en France leur a permis d'être reçus, à l'occasion, à un niveau ministériel et, en 1992, par François Mitterrand. Ils le doivent surtout à l'ancien ministre Bernard Kouchner et à Danièle Mitterrand, qui ont constamment dénoncé la répression dont sont victimes les Kurdes. Les relations du PDK et de l'UPK avec la droite française sont plutôt embryonnaires. En 1995, à l'occasion d'un passage à Paris, M. Talabani avait été reçu par Edouard Balladur et Alain Juppé, alors premier ministre et ministre des affaires étrangères. C'est également sous le gouvernement Balladur qu'une conférence avait été organisée à Rambouillet pour tenter de réconcilier le PDK et l'UPK, qu'un conflit meurtrier opposait alors dans la partie du Kurdistan irakien qu'ils contrôlent, au nord du 36e parallèle.

Mouna Naïm

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 26.11.02