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Cynisme
Une trahison. Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier l’attitude de Donald Trump à l’égard de ses alliés kurdes. On ne sait si le retrait américain de la zone frontalière sera confirmé : cette perspective rencontre une forte opposition au sein de l’administration américaine. Mais l’intention du Président n’est pas douteuse : il veut abandonner les Kurdes à leur sort.
Rappelons-nous. Quand les alliés ont voulu empêcher les terroristes de l’Etat islamique de s’installer dans leurs terres de conquête, il a fallu trouver des soldats capables d’affronter les islamistes sur le terrain. Les puissances occidentales ne souhaitaient pas déployer des troupes au sol, en dehors de quelques centaines de combattants des forces spéciales : elles se sont tournées vers les Kurdes. Dans leur intérêt, bien sûr, mais aussi dans celui des Occidentaux, ces soldats courageux se sont retrouvés en première ligne. C’est en grande partie grâce à leur abnégation et à leur efficacité que les enclaves créées par Daech sont tombées une à une.
Et voici que pour toute reconnaissance, les Etats-Unis, mollement désapprouvés par les Européens - notamment les Français, pourtant proches des Kurdes -, envisagent très sérieusement d’abandonner purement et simplement leurs alliés aux coups de l’armée turque. Cynisme et double jeu : tels sont les principes qui gouvernent cette trahison annoncée. Nul simplisme dans ce diagnostic. On sait que la Turquie, depuis des lustres, redoute plus que tout la constitution d’un embryon de Kurdistan autonome à sa frontière, qui servirait de point d’appui et de référence à la forte minorité kurde présente sur son sol. Mais cette affaire complexe est justiciable d’une négociation entre les parties, qui assurerait la sécurité de nos alliés. On prévoit la désertion. Elle resterait comme une tache sur l’honneur des démocraties.
Kurdistan-au-feminin.fr
SYRIE / ROJAVA – Nadia Suleiman, l’une des 11 femmes kidnappées par les mercenaires de la Turquie dans le canton kurde d’Afrin, raconte la torture et le viol qu’elle et d’autres femmes captives ont subis entre les mains des gangs de la Division al-Hamza, en présence des officiers turcs.
AFP | lundi 12 octobre 2020
La fille de Wadha Charmoukh n'a connu, à cinq mois, que la vie sous une tente, dans l'un des camps abritant des dizaines de milliers de Kurdes chassés de leurs villages du nord de la Syrie par la Turquie assistée de ses partenaires syriens il y a un an.
lemonde.fr | Par Alain Frachon, éditorialiste au « Monde » | Publié le 13/02/2020
« Le rêve caressé par les quelque 2 millions de Kurdes de Syrie s’estompe »
Dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde », revient sur la volonté, portée par des militants comme la maire adjointe de Rakka, Leïla Mustapha, d’imaginer une autre Syrie et de refuser l’alternative « Bachar ou les barbus ».
Le Temps | Par Gilberte Favre | 11/11/2019
OPINION. Les faits nous démontrent cruellement que les Kurdes sont condamnés, depuis trop longtemps, à un malheur sans fin. Pour avoir partagé durant dix-sept ans la vie de Noureddine Zaza, notamment victime du régime baassiste syrien, je ne peux être indifférente à ce malheur. Alors j’essaie de comprendre l’Incompréhensible, à savoir la haine des uns et des autres à l’égard du peuple kurde qui, avec près de 40 millions d’âmes, serait l’Etat le plus puissant du Proche-Orient?
lemonde.fr | Alain Frachon (éditorialiste au « Monde ») | Le 2 novembre 2019
En se félicitant de la mort d’Abou Bakr Al-Baghdadi, le président américain veut faire oublier qu’il a livré les Kurdes à la Turquie et aux exactions des supplétifs arabes syriens d’Ankara, écrit, dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».