Une relation entre les Kurdes d'Irak et Israël "n'est pas un crime" (Barzani)

DUBAI, 7 juin (AFP) - 13h57 - Massoud Barzani, l'un des deux leaders kurdes d'Irak, a estimé qu'une relation entre les Kurdes et Israël "n'est pas un crime", évoquant la possibilité d'ouvrir un consulat israélien au Kurdistan dès l'ouverture d'une ambassade à Bagdad.Dans des déclarations publiées mardi par le quotidien arabe Al-Hayat, le dirigeant du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) a jugé qu'une relation entre les Kurdes d'Irak et Israël "n'est pas un crime du moment que la plupart des pays arabes entretiennent des rapports" avec l'Etat hébreu".

"Dès lors qu'une ambassade israélienne sera ouverte à Bagdad, il sera possible d'ouvrir un consulat israélien à Erbil", chef-lieu du Kurdistan irakien, a ajouté le dirigeant kurde, cité toujours par le journal à capitaux saoudiens.

L'Irak n'entretient pas de relations diplomatiques avec l'Etat hébreu, mais son ministre des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, et le ministre israélien des Infrastructures, Benyamin Ben Eliezer, se sont serrés la main en marge d'une réunion du Forum économique mondial (WEF), fin mai en Jordanie.

M. Zebari avait ensuite minimisé cette poignée de main, affirmant qu'elle n'impliquait pas un changement dans la politique de l'Irak à l'égard d'Israël.

Soulignant les relations "fraternelles historiques" qui lient les Kurdes et les Palestiniens, M. Barzani a conseillé aux Palestiniens vivant en Irak de "ne pas s'impliquer dans des actions terroristes", toujours selon le quotidien Al-Hayat, édité à Londres.

Interrogé sur les récents affrontements en Syrie entre la police et des Kurdes qui protestaient contre l'enlèvement et l'assassinat d'un de leurs oulémas, cheikh Mohammed Maachouk Khaznaoui, il a déclaré: "les Kurdes où qu'ils soient dans le monde sont les frères des Kurdes d'Irak et nous les soutenons".

La direction du Kurdistan irakien entretient "des relations d'amitié" avec les autorités syriennes auxquelles "nous conseillons (...) de gérer la question (kurde) par le dialogue pour que la crise n'empire pas".

En mars 2004, de violents heurts avaient opposé en Syrie des Kurdes, dont la communauté est forte de 1,5 personnes (9% de la population syrienne) aux forces de l'ordre ou à des membres de tribus arabes faisant 40 morts, selon des sources kurdes, 25 selon Damas.