La Turquie respectera les principes de l'Etat de droit (parti au pouvoir)

ANKARA, 12 mai 2005 (AFP) - 11h48 - La Turquie respectera les principes de l'Etat de droit et doit s'engager à amender ses lois pour rejuger le chef séparatiste kurde Abdullah Ocalan, comme recommandé jeudi par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), a affirmé un vice-président du parti au pouvoir en Turquie.La République de Turquie est un Etat de droit ouvert et s'engagera à faire le nécessaire demandé par les lois, a déclaré Dengir Mir Mehmet Firat, vice-président du parti de la Justice et du Développement (AKP), lors d'une conférence de presse.

Il réagissait à une décision de la CEDH qui a recommandé aux autorités turques d'organiser un nouveau procès contre Ocalan, celui au cours duquel il avait été condamné à mort en 1999 sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest), dont il est toujours le seul détenu, ayant été jugé "inéquitable".

M. Firat a indiqué que les autorités judiciaires turques décideront des suites à donner à ce dossier, affirmant que cette procédure pourrait nécessiter certains amendements aux lois.

Il a estimé que les objections de la cour de Strasbourg concernaient essentiellement des vices de procédure et ne contestaient pas l'essence de la sentence qui a condamné 0calan pour "séparatisme et trahison".

Le responsable a expliqué que l'affaire sera discuté au comité des ministres du Conseil de l'Europe qui vérifie si l'Etat condamné pour violation a pris les mesures nécessaires conformément aux arrêts de la CEDH.

"Nous comprenons que ce processus peut prendre jusqu'à un an", a dit M. Firat, précisant que "le gouvernement AKP effectuera toutes les démarches politiques nécessaires", mettant l'accent sur les aspirations de son pays d'adhérer à l'Union européenne.

Il a cependant laissé entendre que même s'il était rejugé, le "chef terroriste" écoperait de la même peine. "Ce dossier est fermé dans la conscience du peuple (turc) (...) Un nouveau procès, s'il y en aura un, ne sera qu'une affaire de procédure", a-t-il notamment dit.

La peine du chef du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) avait été commuée en réclusion à perpétuité en 2002 après l'abolition de la peine de mort en Turquie, une des nombreuses mesures en matière de démocratie adoptées par ce pays dans le cadre de ses aspirations européennes.