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POINT SUR LA SITUATION EN TURQUIE

CILDEKT
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Liste
NO: 14

10/11/1995

  1. LEYLA ZANA OBTIENT LE PRIX SAKHAROV DES DROITS DE L'HOMME
  2. DÉCLARATION DE MME. MITTERRAND
  3. UNE CINQUANTAINE DE SÉNATEURS ET DE CONGRESSMEN AMÉRICAINS ÉCRIVENT AU PRÉSIDENT DEMIREL
  4. LE PROCÈS DE FATOS GUNEY POURSUIVIE POUR «PROPAGANDE SÉPARATISTE»
  5. LE CONSEIL DE L'EUROPE REPORTE SON DÉBAT SUR LA TURQUIE
  6. LA COMMISSION EUROPÉENNE DES DROITS DE L'HOMME SE REND À DIYARBAKIR POUR AUDITIONNER DES TÉMOINS
  7. SELON L'OPPOSITION TURQUE TANSU ÇILLER EST «LE CHEVAL DE TROIE DE L'EXTRÊME DROITE FASCISTE».
  8. MME ÇILLLER QUALIFIE DE «TRAITRES À LA PATRIE» PLUS DE 90 DÉPUTÉS, DONT TROIS ANCIENS MINISTRES, QUI VIENNENT DE SAISIR LA COUR CONSTITUTIONNELLE POUR DEMANDER L'ANNULATION DE LA RÉCENTE LOI ÉLECTORALE.
  9. M. CINDORUK APPELLE LES DÉMOCRATES À S'UNIR CONTRE «LE PERIL FASCISTE»
  10. LE MINISTRE DE LA JUSTICE OFFRE UNE MERCEDES AU PROCUREUR DEMIRAL.
  11. ETAT-POLICIER (SUITE): MME ÇILLER CRAINT D'ÊTRE SUR TABLE D'ÉCOURTÉ


LEYLA ZANA OBTIENT LE PRIX SAKHAROV DES DROITS DE L'HOMME


Le Parlement européen vient de décider par 297 voix, contre 222 à S. Koveliev, de décerner son Prix Sakharov de la liberté de l'esprit et des droits de l'homme à la parlementaire kurde Leyla Zana.

Emprisonnée depuis le 4 mars 1994 à Ankara, condamnée à 15 ans de prison pour délit d'opinion, Mme Zana avait été pressentie pour le Prix Nobel de la Paix 1995.

Le 26 octobre la Cour de Cassation turque avait confirmé la condamnation et celle de trois de ses collègues députés kurdes, à 15 ans de prison alors même que le Parlement européen avait, à de multiples reprises, demandé la libération de tous les députés emprisonnés et des autres prisonniers d'opinion une des conditions pour la ratification de l'union douanière avec la Turquie.

DÉCLARATION DE MME. MITTERRAND


Mme. Danielle Mitterrand, Présidente du Comité International pour la Libération des Députés Kurdes Emprisonnés en Turquie, a fait la déclaration suivante: «La décision du Parlement européen de décerner le Prix Sakharov des droits de l'Homme de cette année à Leyla Zana m'emplit de joie. Intervenant deux semaines après le verdict de la Cour de Cassation turque confirmant la condamnation à 15 ans de prison de Leyla Zana et de trois de ses camarades députés pour délit d'opinion, ce Prix accordé par une institution qui incarne la conscience démocratique des 15 pays de l'Union européenne rend justice à Leyla Zana et ses amis qui dans le contexte si difficile de la Turquie se battent courageusement pour un règlement pacifique du problème kurde dans le cadre de la démocratie et des frontières existantes. Cette décision est aussi une condamnation des dirigeants ultra-nationalistes turcs continuant de nier l'existence même du peuple kurde et du droit de ce peuple à la libre expression de sa culture et de son identité. Enfin, par cet acte courageux le Parlement européen est devenu plus que jamais une référence morale pour les peuples de l'Union si souvent désabusés par la pratique sans grandeur de la Realpolitique de leurs gouvernements. Nous espérons vivement que le Parlement européen maintiendra ses exigences morales et démocratiques et ne ratifiera pas l'union douanière avec la Turquie tant que ce pays n'aura libéré Leyla Zana, ses amis députés et tous les prisonniers d'opinion et tant qu'il n'y aura pas amorcé un processus d'un règlement pacifique du problème de 15 millions des Kurdes de Turquie».

UNE CINQUANTAINE DE SÉNATEURS ET DE CONGRESSMEN AMÉRICAINS ÉCRIVENT AU PRÉSIDENT DEMIREL


Le 9 novembre, la journaliste américaine, Aliza Marcus, comparait devant un tribunal turc pour une dépêche qu'elle a signée pour l'agence Reuter sur «l'évacuation forcée et la destruction de villages kurdes». Accusée d'«incitation à la haine raciale» elle est passible de 3 ans de prison. Le 8 novembre, une cinquantaine de sénateurs et congressmen américains ont écrit au Président turc Demirel pour exprimer leur préoccupation «au sujet de la criminalisation de la liberté d'expression; qui est le fondement de démocratie». Les «mesures de démocratisation» annoncées à grand renfort de publicité «ont malheureusement pas à limité les poursuites contre la liberté d'expression. Nous croyons que les poursuites selon l'article 312 du Code pénal et autres violent les engagements internationaux de la Turquie relatifs aux droits de l'Homme, comme les documents de l'OSCE, y compris l'Acte Final de Helsinki et le Document de Copenhague sur l'amélioration des conditions de travail des journalistes» écrivent notamment les législateurs américains.

LE PROCÈS DE FATOS GUNEY POURSUIVIE POUR «PROPAGANDE SÉPARATISTE»


a eu lieu le 7 novembre devant le Tribunal d'Istanbul. Au cours de cette audience, le procureur a présenté son réquisitoire, affirmant que certains passages du recueil des interviews et textes du cinéaste Yilmaz Guney, publié sous le titre «Yilmaz Güney: l'homme, le militant et l'artiste» par sa veuve «incitent à la haine raciale et à l'inimité entre les classes». Le procureur demande, en vertu de l'article 312 du Code pénal turc, une peine de 3 ans de prison ferme contre Mme. Guney, l'éditrice du livre. La prochaine audience aura lieu le 18 décembre.

LE CONSEIL DE L'EUROPE REPORTE SON DÉBAT SUR LA TURQUIE


Le Comité mixte du Conseil de l'Europe, formé par l'Assemblée parlementaire et le Conseil des ministres, n'inclut la Turquie à l'ordre du jour pour sa réunion prévue pour le neuf novembre. D'après les raisons invoquées par le Comité, la formation du nouveau gouvernement n'a pas donné lieu à de nouveaux développements et qu'il attendait que son rapporteur sur la Turquie, M. Andreas Barzony, se rende en Turquie afin qu'il puisse se faire une idée sur la situation politique qui y prévaut actuellement. L'Assemblée parlementaire avait demandé à la Turquie, au mois d'avril dernier, après l'intervention militaire turque au Kurdistan d'Irak, de remplir trois conditions sans quoi son statut de membre du Conseil de l'Europe se verrait suspendu: fixer une date pour les amendements à la Constitution turque, le retrait du Kurdistan d'Irak et une solution politique à la question kurde.

LA COMMISSION EUROPÉENNE DES DROITS DE L'HOMME SE REND À DIYARBAKIR POUR AUDITIONNER DES TÉMOINS


Saisie de plaintes des paysans kurdes victimes de destruction de leur maisons, la Commission européenne a tenu le 7 novembre une audience à Diyarbakir, capitale politico-culturelle kurde; pour entendre les parties dans l'affaire de la destruction des villages Derecik et Saricik, du meurtre par les forces de sécurité d'un civil, Menaf Kaya. La mission de 12 membres dirigée par Mme. Sally Dolle a indiqué par ailleurs qu'à ce jour la Commission était saisie de 60 plaintes concernant la destruction de 30 villages kurdes. Lors de son précédent transport à Diyarbakir, la Commission, statuait sur la requête de la famille Çagirca du district de Cizre qui se plaignait de la destruction de sa maison et de ses biens et des sévices infligées par l'armée turque, avait condamné le gouvernement truc à payer 150.000 FF de dommages et intérêts à cette famille.

SELON L'OPPOSITION TURQUE TANSU ÇILLER EST «LE CHEVAL DE TROIE DE L'EXTRÊME DROITE FASCISTE».


La conclusion, le 2 novembre, d'une alliance électorale entre Mme. Çiller et le Colonel Turkes, chef du Parti d'Action nationaliste (MHP), néofaciste, suscite de vives réactions dans la classe politique turque. Au terme de cette alliance le MHP, qui dispose actuellement de 17 sièges au Parlement, obtient 41 places éligibles sous ses propres couleurs sur la liste commune DYP-MHP. Il pourra ainsi disposer de son propre groupe parlementaire. Pour Adnan Keskin, secrétaire général du Parti Républicain du Peuple (CHP), «Tansu Çiller est le cheval de Troie de l'extrême-droite fasciste et raciste. L'avenir de la démocratie et du pays est en grand danger». Il y a quelques semaines, le nouveau président de ce parti, M. Baykal, actuellement vice-Premier ministre, avait déjà déclaré que, sous le gouvernement Çiller, l'extrême-droite avait pu prendre le contrôle d'une grande partie de l'appareil de l'État, en particulier des postes de préfets et de directeurs de police et d'éducation. Détenant déjà tous les leviers de commande dans les régions kurdes, l'extrême-droite, qui compte 7 ministres dans l'actuel cabinet, entend, grâce à son alliance publique avec Mme. Çiller, étendre «démocratiquement» son contrôle sur l'ensemble du pays au vu et à la barbe d'une Europe dont l'attention est polarisée sur le «spectre islamiste».

Même le Parti de la Mère Patrie (ANAP), droite modérée, dénonce par la voix de son vice-président Hasan Korkmazcan «la politisation sans précédent de l'appareil de l'État et le retour à la période fasciste de 1946-1950». De son côté, M. Cem Boyner, président du Parti de la Nouvelle Démocratie (YDH) constate que «le DYP de Tansu Çiller est devenu un parti de l'État investi par des bureaucrates mêlés aux scandales financiers et des gens impliqués dans la répression, un parti des chefs de police collaborant avec un parti raciste». Selon lui « la Turquie est en passe de devenir une république bananière».



MME ÇILLLER QUALIFIE DE «TRAITRES À LA PATRIE» PLUS DE 90 DÉPUTÉS, DONT TROIS ANCIENS MINISTRES, QUI VIENNENT DE SAISIR LA COUR CONSTITUTIONNELLE POUR DEMANDER L'ANNULATION DE LA RÉCENTE LOI ÉLECTORALE.


Le Premier Ministre turc fait preuve d'une vision manichéenne et intolérante de la politique. Pour elle, il y a d'un côté ceux qui, comme les militaires et les chefs de police, pensent et agissent comme elle: ce sont des «patriotes». De l'autre côté, ceux qui ne comprendraient pas les intérêts supérieurs du pays et qui en contestant la politique gouvernementale seraient objectivement des «traîtres à la patrie». Après avoir fait arrêter et condamner comme «traîtres à la patrie» des députés kurdes du Parti de la Démocratie, elle avait récemment découvert une douzaine de «députés traîtres» au sein de son propre parti, dont H. Cindoruk ex-président fondateur de ce parti, ancien président du Parlement. Elle n'a pas hésité à les faire expulser promptement. Maintenant ce sont les députés signataires d'une requête en annulation de la récente loi électorale qu'elle stigmatise, à la télévision, comme «traîtres à la patrie». Parmi ces «traîtres à la patrie», on relève les noms de M. Erdal Inönu, ancien vice-Premier ministre, ancien ministre des Affaires étrangères, M. Mumtaz Soysal, ancien ministre des Affaires étrangères, M. Ismail Cem, ancien ministre de la Culture, et bien sûr, sa nouvelle tête de Turc, M. Cindoruk !

Dans leur requête présentée le 3 novembre à la Cour constitutionnelle, les députés relèvent, arguments juridiques à l'appui, que la récente loi électorale sur mesure, adoptée à la hâte, porte atteinte au principe constitutionnel de l'égalité des citoyens, au droit de vote et d'éligibilité de plusieurs millions de citoyens déplacés depuis le recensement de 1990 ou ayant atteint l'âge de 18 ans depuis . En créant une catégorie de «200 députés de Turquie» ne correspondant à aucune circonscription électorale, répartis au prorata des voix obtenues entre les partis ayant franchi la barre de 10% au niveau national, la nouvelle loi porte également atteinte à la sincérité du vote de la représentation équitable des citoyens. Outre la Constitution, la nouvelle loi de Mme. Çiller enfreindrait 19 lois en vigueur.

La Cour constitutionnelle turque doit se prononcer d'ici quelques jours sur ce recours. En attendant même des commentateurs généralement acquis à Mme. Çiller, comme E. OZKÖK, directeur du quotidien Hürriyet, n'hésitent pas à interpréter l'abolition du système de désignation de candidats à la députation par les délégués de leur circonscription comme «un retour à la période du Chef National; où celui-ci examinait la carte du pays en désignant tel ou tel haut bureaucrate député de telle où telle province». L'auteur fait allusion à la Turquie du parti unique d'Ataturk (Chef Éternel), et d'Ismet Inönu (Chef National) et dans éditorial du 3 novembre , il s'inquiète aussi de la mainmise des forces de sécurité sur le parti de Mme. Çiller et relève «le manque de conviction machiavélisme sans précédent de Tansu Çiller, prête à tout pour rester au pouvoir».

M. CINDORUK APPELLE LES DÉMOCRATES À S'UNIR CONTRE «LE PERIL FASCISTE»


Accusé par le Premier Ministre d'être «un traître à la patrie», l'ancien président du Parlement turc, H. Cindoruk, au cours de l'émission «Le fauteuil rouge» du 4 novembre de la chaîne privée Interstar a lancé un appel pressant à la mobilisation de tous les démocrates contre «le péril du fascisme qui guette le pays. L'alliance de Tansu Çiller avec une organisation fasciste et raciste, mêlé à des crimes et à des affaires sordides fait peser une menace grave sur l'avenir du pays». Selon lui, «Mme. Çiller, si elle avait pu obtenir le vote de confiance pour son cabinet minoritaire, allait mettre en place un gouvernement fasciste. Baykal s'est associé à elle dans une coalition afin de prévenir cette éventualité. J'ai confiance en Baykal et je crois à sa bonne volonté. Mais il n'a pas assez de force pour s'opposer à Çiller. Je pense qu'il ne va pas tarder à comprendre qu'il s'est trompé».

Accusant Mme. Çiller d'avoir «sur ordre et pour de douteux bénéfices électoraux, jeté en prison les députés du Parti de la Démocratie, foulé aux pieds la respectabilité du Parlement, ordonné la destruction de centaines de villages» l'ancien président du Parlement a ajouté: «une bande de militaires d'extrême-droite, d'usuriers, de spéculateurs, de pilleurs d'Etat s'est emparée, grâce à Çiller, des commandes de l'État. Ce sont des partisans enragés de la violence, ils ne peuvent prospérer que grâce à la guerre par des politiques de violence. Tant que cette bande n'aura pas été éliminée, il n'y aura pas de démocratisation en Turquie; et le sang ne cessera pas de couler et la Turquie ne pourra pas entrer dans l'Union européenne».

En conclusion de cette émission politique très regardée, M. Cindoruk a déclaré: «Je suis héritier d'une tradition démocratique turque forgée dans le combat contre la période du Parti unique du Chef National, contre la dictature militaire et contre la junte du général Evren. J'ai fondé le Parti de la Juste Voie, qui aujourd'hui sous la houlette d'une femme qui pour garder le plus longtemps possible le pouvoir, pour le bénéfice des petites affaires de sa famille et de sa bande, s'allie avec une organisation fasciste dont le chef, le colonel Turkes, coauteur du coup d'État de 1960 est tout de même coupable d'avoir envoyé à la potence un Premier Ministre et deux de ses ministres démocratiquement élus et torturé des centaines de démocrates. Ce sont ces gens-là qui mettent en doute notre nationalisme, simplement parce que eux, ils ne sont pas des nationalistes, mais des chauvins et racistes. Ils prétendent réaliser l'unité du pays en brûlant des villages. On ne résout pas des problèmes aussi graves avec un nationalisme à la Serbe ! Ni avec des pratiques violentes, criminelles et racistes».

Enfin, semblant s'adresser à l'opinion publique turque et aux Occidentaux, celui qui il y a encore quelques semaines était le deuxième personnage de l'État turc a déclaré : «Ne soyez pas dupes du spectre de l'islamisme brandi à tout va par Çiller. Ce danger existe potentiellement. Les démocrates laïques en sont conscients et se battent pour le prévenir. Mais attention au péril grave, actuel du fascisme, fascisme, aux gros bataillons de chefs de police et de l'armée qui confisquent les pouvoirs à l'ombre de Çiller». Le discours iconoclaste de M. Cindoruk est ignoré des médias pro-gouvernementaux. Encore député, il ne peut être poursuivi, mais il n'est pas à l'abri de ces assassinats politiques mystérieux dont la contre-guérilla turque est si coutumière.

LE MINISTRE DE LA JUSTICE OFFRE UNE MERCEDES AU PROCUREUR DEMIRAL.


Après 11 années de services comme procureur général de la Cour de Sûreté de l'État d'Ankara, Nusret Demiral, qui s'est notamment illustré par ses réquisitions de peine capitale contre les députés kurdes, a pris, le 31 octobre, sa retraite. Reçu par les hauts dignitaires du gouvernement, de l'armée et de la police, le procureur a eu droit à un somptueux dîner d'adieux organisé par la Direction de Sûreté d'Ankara avec la participation de chanteuses et de danseuses. La police lui a fait dan d'un revolver plaqué or tandis que le nouveau ministre de la justice, M. Cilingiroglu, pour son activisme d'extrême-droite, lui a offert, comme cadeau d'adieux, une voiture Mercédès dernier cri, aux frais du contribuable. Le ministre est lui-même ancien procureur général de la Cour de Cassation, nommé à ce poste, tout comme Demiral, par la junte militaire. Dans ses mémoires, le chef de cette junte, le général Evren, raconte qu'à deux reprises, en 1984 et 1985, le procureur Cilingiroglu est allé lui demander l'autorisation d'engager des poursuites judiciaires en vue de l'interdiction du Parti de la Juste Voie (DYP) de M. Demirel, que préside aujourd'hui Mme. Çiller. Dans une période où la Turquie avait besoin d'améliorer son image à l'étranger emprisonner à nouveau un ancien président et interdire son parti avait paru «peu opportun «au général Evren. Cette anecdote, illustre le degré d'indépendance de la justice turque et éclaire d'un jour crû «le machiavélisme» des moeurs politiques turques, pour reprendre les termes du directeur de Hürriyet.

ETAT-POLICIER (SUITE): MME ÇILLER CRAINT D'ÊTRE SUR TABLE D'ÉCOURTÉ


Selon le quotidien Hürriyet du 21 octobre. Le Premier ministre turc n'utilise plus que des téléphones cellulaires de peur que ses lignes téléphoniques habituelles soient toutes sur table d'écoute. Extrait de son interview à Hürriyet :

- Par crainte d'être écouté le leader d'ANAP, M. Yilmaz n'utilise plus que le téléphone de poche.

- Vraiment ? Par Dieu, en vérité, nous aussi nous avons peur. Tout le monde a peur de tout le monde.

- Si le Premier ministre qui doit assurer la liberté et la confidentialité des communications parle ainsi, que pourrons-nous faire, nous citoyens ordinaires? (...). En Amérique cela aurait créé un scandale de Watergeete.

- Vous avez sans doute raison. (...). Mais ce n'est pas moi qui a ordonné ces écoutes. Je n'y ai même pas pensé.