Activités Culturelles

Films - Yılmaz GÜNEY
Yılmaz GÜNEY | Retrospective | Refus d'hommage | Les films | Seances |


L'archipel 17, boulevard de strasbourg 75010 PARIS
Tarifs Cinéma : 7 , 5,5 (réduit), 4 (-12ans)
Rens., Rép : 01 48 00 04 35/08 92 68 75 03
Métro : Strasbourg Saint-Denis
Parkings : Gare de l'Est/Bonne Nouvelle

du 29 septembre au 12 octobre 2004

Seyyit Han
(Turquie, 1968, n/b, 1h15)



mercredi 29 septembre 18h30 / dimanche 3 octobre 22h30 / jeudi 7 octobre 20h00 / lundi 11 octobre 18h00

Seyyit Han Seyyit Han, interprété par Yilmaz Güney, est fier mais pauvre. Il aime une jeune fille de son village de l’Anatolie et elle l’aime aussi. Mais Seyyit Han ne veut pas encore se marier.Il a l’intention de quitter le villlage pour y revenir riche et célèbre et s’y marier. Son absence dure de longues années. Entre-temps, un riche villageois demande la jeune fille en mariage. Le frère de celle-ci verrait d’un bon œil une alliance entre sa famille et celle de cet homme riche. Il fait courir la nouvelle du décès de Seyyit Han pour que sa sœur renonce à l’attendre et accepte d’épouser le riche villageois. On prépare une grandiose cérémonie de mariage. Mais au beau milieu de la fête, Seyyit Han revient au village. Le jeune femme apprenant le retour de Seyyit Han se refuse à son nouvel époux. Celui-ce organise alors un duel avec Seyyit Han. Il ne lui dit pas, bien sûr, que derrière la cible se trouve la tête de sa femme que l’on a enterré dans le sable jusqu’au cou. Sur sa tête, on a a renversé une corbeille, avec une marguerite à l’emplacement du front. Seyyit Han, bon tireur, atteint la jeune fille qu’il aime en plein front. Ce film passe pour être le meilleur des films de Güney. Il date de 1968 et possède le caractère d’un western (le duel) en même temps que d’une comédie paysanne (les préparatifs d’un mariage). Dans ce film, Güney traite déjà de la vendetta, thème qu’il reprendra souvent plus tard. Cette forme de guerre entre clans familiaux ne peut théoriquement se terminer que lorsique tous ceux qui sont concernés par l’offense sont morts. Le personnage de Seyyit Han se prolonge plus tard dans le personnage principal d’Elégie, ce bandit au grand cœur en quête de vérité.
Umut
(Espoir, Turquie, n/b, 1970, 1h40)


mer 29 septembre 20h00 / samedi 2 octobre 22h00 / jeudi 7 octobre 18h00 / samedi 9 octobre 20h15 Umut D’après Yilmaz Güney lui-même, ce film est en partie autobiographique. Le personnage principal, c’est Cabbar, le cocher, qui quitte son village pour aller gagner sa vie à Adana.

Cabbar somnole dans son fiacre devant la gare d’Adana : aucun voyageur ne fait appel à ses services…

Le grand espoir de Cabbar, c’est de gagner à la loterie. Comme il est analphabète, il demande aux autres de regarder pour lui s’il a gagné.

Bien que les circonstances l’aient condamné à la misère, ce vain espoir la lui rend plus supportable.

Cabbar remet se qu’il gagne à sa femme, ses revenus sont bien maigres pour subvenir aux besoins de sa famille et payer ses dettes…

« Umut rappelle « Ladri di biciclette » (le voleur de bicyclette) et d’autres films réalistes dans sa première partie puis « The Treasure of Sierra Madre » (Le trésor de La Sierra Madre) dans la seconde. Mais au bout du compte, c’est un film turc original, ayant bien d’avantage de points en commun avec les films égyptiens et ceux d’autres pays arabes. Il est devenu un film moderne, un classique mineur, dirigé et interprété avec force de caractère… »( traduction d’un article de Variety, 2/08/04, 1978)
Agit
(Elégie, Turquie, couleurs, 1971, 1h20)


jeudi 30 septembre 18h30 / lundi 4 octobre 20h15 / jeudi 7 octobre 22h00 / dimanche 10 octobre 20h00

Agit Çoban et ses quatre compagnons sont contrebandiers ; ils vivent dans un région sauvage et montagneuse, quasi inaccessible, et où les chutes de pierres sont fréquentes. Ils font le trafic de marchandises en passant la frontière toute proche. Ils sont durs, impitoyables et secs comme le pays où ils vivent. On les considère cependant comme les plus adroits des contrebandiers, capables d’accomplir les actions les plus périlleuses au risque de leur vie. Un jour, Coban se voit confier le transport de cinq chargements. Il exige 200 lires par transport, plus des munitions, des bottes et des vêtements. Nizamettin, Sari Veli et Ramazan, l’agent de contact, trahissent Coban dans l’intention de se partiger le butin. Coban tombe dans un guet-apens, mais il réussit à se sauver. A la remise de la marchandise, Coban tue Sari Veli ; au retour, le groupe tombe aux mains des gendarmes. Coban refuse de se rendre et est grièvement blessé. Ils se réfugient dans un grotte ; l’état de Coban ne fait qu’empirer. Pour sauver la vie de son chef, l’un des hommes descend au village le plus proche et réussit à convaincre la doctoresse qui y habite de le suivre. Celle-ci parvient à sauver Coban. Un tendre sentiment se développe entre eux. Mais Coban ne peut se permettre de céder à ses sentiments : ses hommes et lui sont condamnés à vivre en hors-la-loi. La jeune doctoresse retourne au village. Quelques jours plus tard, Coban, dont la tête a été mise à prix, est abattu par un paysan désireux de toucher la récompense promise.
Arkadaş
(Le copain, Turquie, couleurs, 1974, 1h30)


mer. 29 sept. 22h00 / samedi 2 oct. 20h00 / mardi 5 oct. 18h00 / dim. 10 oct. 18h00 / mardi 12 oct. 22h15

Arkadaş Deux vieux amis qui ont étudié ensemble, mais qui sont issus de classes sociales différents, se rencontrent après des années dans une taverne qu’ils fréquentaient régulièrement du temps de leurs études. L’un deux , issu d’un milieu aisé et originaire d’Istanbul est devenu architecte. L’autre, originaire d’Anatolie, a étudié l’agronomie et s’est retrouvé en prison après avoir mené une révolte populaire.

Les anciens compagnons boivent ensemble et l’architecte propose d’aller dans une maison close. Pendant que l’architecte couche avec une prostitué, l’ agronome écoute une femme lui raconter sa vie.

Finalement, l’architecte invite l’agronome chez lui. Il apprend alors que sa femme a un amant. L’agronome se lie d’amitié avec la fille de l’architecte…
Düşman
(L’ennemi, Turquie, couleurs, 1980, 2h05)


vendredi 1er octobre 22h00 / lundi 4 oct. 18h00 / mercredi 6 oct. 19h45 / dimanche 10 octobre 22h00

Düşman Venu a Canakkale pour trouver du travail, Ismail se voit proposer d’empoisonner des chiens errants. La vue des chiens le touche trop et, en désespoir de cause, il repart voir son père pour réclamer sa part de l’héritage paternel.
Sürü
(Le troupeau, Turquie, couleurs, 1978, 2h05)


jeudi 30 sept. 22h00 / dimanche 3 octobre 20h15 / vendredi 8 octobre 18h00 / lundi 11 octobre 19h45

Sürü « Parle-moi, Berivan, parle donc ! dis-moi enfin quelque chose » Sivan, désespéré, supplie sa femme, la belle Berivan, souffre et se tait. Il est si désespéré qu’il se met à la battre. Leur amour les isole complètement du reste du monde ; des querelles de familles en ont fait des étrangers dans leur propre clan. Berivan est venue dans la famille de Sivan en l’épousant ; Hamo, le père de celui-ci, fier et têtu , prétend qu’il est impossible de rétablir la paix entre les deux familles. Même un geste de conciliation que représente le mariage de son fils avec Berivan le prouve : celle-ci a déjà fait trois fausses couches et voilà maintenant trois mois qu’elle a cessé de parler.

Les moutons de Hamo doivent être transportés en train depuis l’est de la Turquie jusqu’à Ankara pour y être vendus. Hamo a besoin de tous ses fils pour accompagner le troupeau ; ils sont trois : Sivan, l’aîné, Abuzer, qui est épileptique et Silo, âgé de seize ans.

Sivan accepte de faire le voyage à condition d’être payé 10 000 lires et de pouvoir emmener Berivan.

Il a l’intention, une fois en ville, d’aller avec elle chez le médecin. Le père ne peut faire autrement que de donner son accord. Mais il refuse que celle-ci revoie sa famille, alors que sa mère et ses frères et sœurs sont venus à la gare. Il refuse également d’acquitter le tribu habituel au personnel du train, sous la forme de deux ou trois moutons. Pour se venger, les employés ne lui disent pas que les wagons destinés à ses moutons ont servi à transporter du DDT.

De nombreux moutons meurent pendant le voyage . En outre, le train est attaqué par des bandits qui en dérobent encore quelques autres. Le troupeau arrive à Ankara très affaibli. Hamo ne veut pas payer intégralement son fils parce que les moutons ne sont tous arrivés à bon port. Berivan est si affaiblie que Sivan doit la porter sur son dos dans les rues d’Ankara. Dans certaines régions de la Turquie, seul l’époux a le droit de regarder sa femme ; c’est pour cette raison que Berivan, refuse malgré les supplications de Sirvan de se déshabiller devant le médecin .Le lendemain matin , elle meurt. Sivan retrouve son père et lui demande de l’argent pour pouvoir ramener le corps au village. Celui-ci refuse. Un négociant en bétail déclare que la mort d’une femme, ce n’est pas bien important. Pour Sivan, c’en est trop, il étrangle l’homme à défaut de ne pouvoir faire de même avec son père. Sirvan, seul et abandonné de tous, erre dans la grande ville.
Yol
(1982, couleurs, 1h51)


vend. 1er oct. 19h45 / dim. 3 oct. 18h00 / mercredi 6 oct. 22h00 / samedi 9 oct. 18h00 / mardi 12 oct. 18h00

Yol Cinq détenus turcs - Seyit, Mehmet, Omer, Mevlüt et Yusuf - ont obtenu une permission de huit jours. Le plus jeune d’entre eux, Yusuf, n’ira pas loin : il est en effet arrêté peu après sa sortie de prison pour avoir perdu ses papiers. Quant aux autres, ils s’apercevront bien vite que la liberté en Turquie est toute relative, limitée qu’elle est par les rigueurs d’un régime militaire, par la misère, par les contraintes d’une morale patriarcale dont les femmes sont les premières victimes et par l’oppression des minorités, en particulier des Kurdes.

Partant des milieux et rapports de cinq détenus permissionnaires « Yol » s’efforce de peindre la société actuelle Turque : l’oppression vécue par les gens du peuple en particulier celle que subit la nation kurde, la place de la femme, les retombées effroyables d’un morale patriarcale tout en tentant de passer à travers des mailles inévitables de la censure.

La douleur, la haine, les remords et l’impuissance prennent corps dans le tourbillon de la vie. Parfois en profondeur, parfois dans leurs expressions les plus superflues La dignité conduit certes au refus de la résignation, incite à tenir tête, voire à résister ouvertement et nourrit les grandes révoltes futures. Toutefois, ces actes de bravoure, ces signes de fierté ne sont pas au premier plan ; ils sont relatés par touches discrètes.
Endişe
(L’inquiétude, Turquie, 1974, couleurs, 1h25)


jeudi 30 septembre 20h00 / lundi 4 octobre 22h00 / mercredi 6 octobre 18h00 / samedi 9 octobre 22h15

Endişe Ce film est l’un des premiers ayant pour thème le problème de l’exploitation des travailleurs. Guney fut arrêté pendant le tournage, c’est Serif Gören, son assistant qui termina le film. Il raconte l’histoire d’un cueilleur de coton accablé par le destin.

Cevher est la victime désignée de la Vendetta où son clan est impliqué. La loi du clan donne droit à la famille offensée de tuer le chef de famille du parti des offenseurs. Dans ce cas précis, c’est Cevher qui doit être supprimé. Les deux familles discutent de la possibilité de remplacer la dette du sang par une dette d’argent. Elles se mettent d’accord pour une somme de 15 000 lires. Mais Cevher n’a pas d’argent. Son seul espoir, c’est de travailler pour la cueillette du coton. Le propriétaire est prêt à lui avancer la somme mais il utilise comme intermédiaire un administrateur qui voudrait engager la fille de Cevher comme servante. Cevher refuse cette proposition qu’il trouve infâmante…
Aç Kurtlar
(Les loups affamés, Turquie, n/b, 1h10)


vendredi 1 octobre 18h00 / mardi 5 octobre 22h00 / vendredi 8 octbore 20h15 / lundi 11 octobre 22h00

Aç Kurtlar C’est encore une fois Güney qui jour le rôle de principal. Il est un brigand des montagnes qui terrorise les villageois des environs. La police est à sa poursuite et le capture.

Güney raconte l’histoire de manière réaliste et en faisant une critique de la société. Ce film rompt avec la tradition de ses précédents films qui tenaient plus du film turc classique. Güney l’a tourné pendant son service miliaire dans l’est de l’Anatolie.

La puissance lyrique du réalisateur ressort particulièrement dans les scène de paysages anatoliens enneigés. C’est aussi la vengeance qui occupe le premier plan dans ce film, mais comme dans tous les films de Güney, derrière cette vengeance se cache un honneur blessé, et pour les hommes de ces contrées, il est impossible de vivre sans avoir obtenu réparation. Le milieu paysan doit défendre ses valeurs qui sont encore intactes par rapport à celles en vigueur dans les grandes villes ; c’est précisément cette opposition de valeurs qui confère à tous les films de Güney ce côté utopique et combattant et permet une identification du spectateur même s’il est de culture occidentale. Ce qui peut encore être défendu dans les contrées paysannes du fin fond de l’Anatolie n’existe plus dans nos esprits que sous la forme de vagues réminiscences d’un passé révolu.
Zavallılar
(Les malheureux, Turquie, couleurs,1h25)


samedi 2 octobre 18h00 / mardi 5 octobre 20h00 / vendredi 8 octobre 22h00 / mardi 12 octobre 20h15

Zavallılar Le dernier rôle interprété par Güney avant sa condamnation est, ironie du sort, celui du malheureux Abu qui a déjà passé tant d’années en prison que c’est pour lui comme un refuge par rapport à la brutalité de l’univers extérieur. En plein hiver, il est remis en liberté avec deux compagnons de cellule et constate alors que les amitiés ne résistent pas à la faim et que son avenir n’est pas rose. En flash back, le film raconte le destin de ces trois hommes, Abu, Arap et Haci…