Vers un gouvernement d'union en Irak

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Édition du mercredi 4 janvier 2006

Reuters - Erbil - Des dirigeants irakiens ont convenu de poursuivre leurs efforts en vue de former un gouvernement d'union nationale, hier, à l'occasion de nouveaux entretiens organisés dans le nord du pays à majorité kurde.

Des négociations consacrées à la répartition des postes entre communautés ethniques et religieuses auront lieu dans les prochains jours à Bagdad, a annoncé le président régional kurde, Massoud Barzani, après avoir rencontré des dirigeants sunnites du Front irakien de la concorde en compagnie du président irakien par intérim Djalal Talabani, kurde également.

«Nous nous sommes mis d'accord sur un gouvernement d'union nationale», a dit Barzani lors d'une conférence de presse à Erbil, la capitale kurde. «Les négociations continueront dans la capitale entre toutes les parties.»

Ces entretiens se sont tenus bien que des sunnites aient jugé frauduleux les résultats provisoires des législatives du 15 décembre -- ce qui a amené les autorités électorales à inviter des experts étrangers pour qu'ils évaluent le processus. Ils sont attendus sur place cette semaine.

Un responsable électoral a toutefois déclaré hier que les résultats définitifs seraient annoncés dans les prochains jours et qu'ils concorderaient, malgré un nombre minime d'annulations de suffrages, avec les décomptes provisoires.

D'après les résultats préliminaires annoncés en décembre, l'Alliance irakienne unifiée (chiites religieux) au pouvoir reste majoritaire malgré une forte mobilisation des sunnites qui avaient boycotté les élections précédentes en janvier.

«Nous allons annuler le contenu de 50 à 70 urnes sur environ 31 000 pour l'ensemble de l'Irak», a déclaré Adel al Lamy, membre de la commission électorale. «Les résultats complets ne seront pas affectés par cette annulation. Il n'y a pas une seule ville où cela affectera les résultats.»

Le groupe d'observateurs étrangers comprend deux Arabes, un Canadien et un Européen.

Certains dirigeants sunnites ont dit qu'ils protesteraient et refuseraient des discussions sur les postes ministériels si les observateurs étrangers ne confirmaient pas leurs accusations de fraude. Mais les Nations unies ont déjà donné leur aval aux élections en les jugeant équitables et d'autres leaders sunnites cherchent à jouer leur meilleure carte dans les négociations.

Dans un communiqué publié lundi soir, Talabani s'est déclaré prêt à rester président si ses pouvoirs sont élargis, et à continuer à oeuvrer avec le premier ministre Ibrahim Djaafari si ce dernier garde son poste.

«Nous ne nous opposons pas à la nomination [reconduction] de Djaafari au poste de premier ministre», a indiqué Talabani en assurant que les critiques qu'il lui avait adressées appartenaient au passé et que leurs relations iraient en s'améliorant.

Djaafari, nommé premier ministre en avril après les tractations qui ont suivi les élections de janvier, cherche à conserver son poste, mais un autre candidat de l'alliance chiite, le vice-président Adel Abdoul Mahdi, est aussi dans les rangs.

Talabani a par ailleurs réitéré qu'il ne chercherait pas à rester président si sa fonction n'était pas dotée de pouvoirs plus étendus, ce qui nécessiterait d'amender la constitution approuvée en octobre dernier par référendum.