Un nouveau parti pro-kurde créé en Turquie

ANKARA, 9 nov 2005 (AFP) -

14h40 - Un parti pro-kurde a déposé mercredi ses statuts au ministère de l'Intérieur et espère lutter pour la "paix" en Turquie entre Turcs et Kurdes, a indiqué sa co-présidente Aysel Tugluk à l'AFP.

Le parti pour une société démocratique (DTP) rassemble de nombreux politiciens kurdes et devrait devenir le premier parti pro-kurde de Turquie.

Les fondateurs de cette nouvelle formation, la 49e du pays, doivent se réunir jeudi pour élire les instances dirigeantes.

Le parti a deux co-présidents, Ahmet Türk, un ancien député, et Mme Tugluk, une avocate du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, emprisonné à vie depuis

"Nous oeuvrerons pour la paix", a déclaré Mme Tugluk à l'AFP.

"Il y a un conflit kurde qui est d'actualité dans notre pays. Le DTP accorde une importance à un règlement de cette question par voie de dialogue", a-t-elle encore déclaré aux journalistes devant le ministère de l'Intérieur, cité par l'agence Anatolie.

Deux des quatre ex-députés du parti de la démocratie (DEP) qui ont purgé dix ans de prison pour collaboration avec le groupe séparatiste kurde armé PKK (parti des Travailleurs du Kurdistan dirigé par Ocalan) avant d'être libérés l'an dernier, figurent parmi les fondateurs.

Les travaux de création du parti avaient débuté après leur libération.

Mme Tugluk a expliqué que ces quatre personnalités dont Mme Leyla Zana, une militante des droits des Kurdes, étaient frappées par une interdiction de politique et que Hatip Dicle et Selim Sadak étaient devenus fondateurs pour "voir si des poursuites seraient engagés contre eux".

Le DTP succède ainsi au Parti démocratique du peuple (Dehap) menacé d'une éventuelle fermeture pour des liens présumés avec la lutte armée kurde et pour falsification de documents lors des élections générales de 2002.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'UE, a mis fin en juin 2004 à un cessez-le-feu de cinq ans et a accru ses activités depuis le printemps.

Le conflit entre les forces de sécurité et les rebelles a fait quelque 37.000 morts depuis 1984.