Talabani préconise une amnistie pour les rebelles kurdes de Turquie

ANKARA, 24 oct 2005 (AFP) -10h30 - Leprésident irakien Jalal Talabani a préconisé la proclamation d'une"amnistie générale" pour les rebelles kurdes de Turquie pour l'arrêtdes violences dans le sud-est anatolien, à majorité kurde, dans unentretien lundi à un journal turc.

"Ilest possible de faire descendre le PKK (parti des travailleurs duKurdistan, PKK) s'il y a une amnistie général en Turquie (...) Il estimpossible de régler la question par l'usage de la force", a-t-il ditau quotidien d'expression anglais The New Anatolian.

Soulignantque l'armée irakienne est à l'heure incapable de sévir contre lesrebelles du PKK retranchés dans le nord de l'Irak, M. Talabani a estiméque "si l'on pousse trop le PKK, peut-être commenceront-ils à coopéreravec des terroristes en Irak comme Al-Qaïda, Ansar al-Islam ou (AbouMoussab) al-Zarqaoui et nous poserons davantage de problèmes".

Lechef de l'Etat irakien a insisté sur une coopération accrue au sujet duPKK entre Ankara le gouvernement irakien et les deux principalesfactions kurdes du nord de l'Irak.

LePremier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait averti la semainedernière que son pays est à bout de patience et lancé un nouvel appelaux Etats-Unis et à l'Irak afin qu'ils contrôlent les rebelles kurdesqui attaquent la Turquie à partir du nord de l'Irak.

Ankaraa, à plusieurs reprises, menacé de mener des incursions au nord del'Irak pour écraser les militants armés du PKK qui ont trouvé refugedans cette zone depuis 1989.

Le PKK est considéré comme un mouvement terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Sesmilitants ont recommencé à s'inflitrer en territoire turc après avoirrenoncé, en juin 2004, au cessez-le-feu unilatéral qu'ils avaientdécrété il y a cinq ans. Le PKK a repris la violence depuis leprintemps dans le sud-est de la Turquie.

Augrand dam d'Ankara, Washington a refusé de prendre des mesuresmilitaires contre le PKK en Irak en mettant en avant la stabilitérelative de cette région.

Ankara a déclaré plusieurs amnisties partielles pour les militants kurdes, excluant cependant ses commandants.

Depuis 1984, date à laquelle le PKK avait lancé son insurrection, le conflit du Kurdistan a fait environ 37.000 morts.