Syrie : 5 djihadistes auraient fui une prison après des bombardements turcs

mis à jour le Samedi 12 octobre 2019 à 00h57

L'Express Actu | 12/10/2012

Dans le même temps, une émeute a éclaté ce vendredi dans le camp d'Al Hol, dans le nord de la Syrie, où vivent des milliers de familles de djihadistes.

L'offensive turque en Syrie a engendré la fuite de cinq djihadistes de la prison Navkur, près de la ville de Qamichli, dans le nord-est de la Syrie, ont annoncé les forces kurdes ce vendredi.

En parallèle, une émeute a éclaté dans la journée dans le camp d'Al-Hol dans le nord-est de la Syrie, où vivent des milliers de familles de djihadistes présumés du groupe État islamique.

Des membres de la police locale kurde des Assayech ont été attaqués par des femmes du camp qui avaient organisé une manifestation et refusé d'obéir aux gardiens, a indiqué un responsable de ce camp qui abrite plus de 70 000 déplacés, dont 3000 familles de djihadistes, selon l'administration kurde établie dans la région. L'incident est survenu après qu'une partie des forces de sécurité kurdes en charge du camp a été redéployée plus au nord pour contribuer aux efforts visant à repousser une offensive turque contre une milice kurde à la frontière.

Le responsable kurde du camp a indiqué à un centre d'information affilié à l'administration kurde que le groupe de femmes avait commencé à scander "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand") et à lancer des pierres sur les forces de sécurité. "Les Assayech ont calmé la situation", a ajouté le responsable, prévenant toutefois que ce type d'incident pourrait se reproduire. "Ils se sont soulevés pour tenter de s'échapper, mais jusqu'à maintenant, personne ne s'est échappé", a-t-il assuré.

Plusieurs pays, notamment européens, ont exprimé ces derniers jours leurs craintes d'un vide sécuritaire dans les camps abritant des proches de djihadistes en raison de l'offensive turque contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie. De nombreux pays occidentaux refusent de rapatrier leurs ressortissants détenus par les Kurdes. Quelque 12 000 étrangers venant de 30 à 40 pays (4000 femmes et 8000 enfants) sont parqués dans le camp de d'Al-Hol. Le chaos provoqué par l'offensive turque lancée mercredi a accru la pression sur ces pays.

Les États-Unis ont annoncé cette semaine avoir "transféré dans un endroit sûr" deux djihadistes détenus par les Kurdes. En septembre, le chef de Daech, Abou Bakr al-Baghdadi, a appelé ses partisans à "sauver" les djihadistes et leurs familles vivant dans les centres de détention et dans les camps dans un enregistrement audio.

Si certaines détenues souhaitent rentrer dans leur pays d'origine, beaucoup continuent ouvertement à promouvoir l'idéologie de Daech. Une femme a été tuée le mois dernier dans des circonstances floues dans le camp d'Al-Hol et les incidents sécuritaires s'y multiplient depuis quelques semaines.