
BAGDAD, 2 avr (AFP) - 21h41 - Le président irakien Saddam Hussein a appelé mercredi les chefs kurdes à ne pas s'allier aux "envahisseurs" dans leur guerre contre l'Irak et à ne pas s'opposer aux troupes irakiennes, dans un message lu à la télévision d'Etat.
"Je vous conseille de ne rien précipiter que vous pourriez regretter. Comme vous le savez, ce commandement et l'Etat qui mènent la confrontation avec les envahisseurs vont rester en place", a dit le président Saddam Hussein dans un message adressé à Jalal Talabani, chef de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).
Un message similaire a été adressé à Massoud Barzani, chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK).
L'UPK et le PDK contrôlent le Kurdistan irakien (nord) qui échappe totalement au contrôle de Bagdad depuis la guerre du Golfe, en 1991.
Le président Saddam Hussein a appelé M. Talabani, dans son message lu à la télévision d'Etat par le ministre irakien de l'Information Mohamed Saïd Al-Sahhaf, à "éviter toute confrontation avec l'armée et le peuple" irakiens.
Selon le message, "une copie de la lettre de M. Talabani a été envoyée à Massoud Barzani".
"A notre avis, chaque patriote honorable doit combattre aux côtés de son pays, de son peuple, de son commandement et de son Etat, s'il fait face à une agression étrangère", a poursuivi le président.
Il a affirmé à l'adresse de MM. Talabani et Barzani que "depuis assez longtemps nous avons constaté que vous courtisez les Etats-Unis et les sionistes".
"Mais, ce flirt est entré dans une phase dangereuse (...) qui s'est transformée en invitation aux troupes américaines (...) et a conduit à l'ouverture du front nord contre le peuple et l'armée irakiens", a ajouté Saddam Hussein dans ces messages.
"C'est mon devoir constitutionnel de vous mettre en garde contre les dangers de ce jeu, si vous vous y prêtez", a-t-il dit.
Le président irakien, dans son message, a en outre accusé M. Talabani d'"avoir une vision à court terme (...) en collaborant avec l'étranger (américain et britannique) contre son propre peuple et contre l'avenir de son pays".
Il a affirmé que les "Etats-Unis et les sionistes" tentaient de diviser l'Irak et d'autres pays dans la région afin de les affaiblir.
Selon une journaliste de l'AFP, les forces irakiennes ont abandonné une nouvelle position mercredi soir sur la ligne de démarcation près de la localité de Kalak, située à une quarantaine de kilomètres de la ville pétrolière de Mossoul, permettant une avancée des forces kurdes.
"Les Irakiens ont commencé à reculer très lentement dans l'après-midi. Ils ont juste laissé un garde sur leur position. Puis ils se sont retirés complètement et nous avons avancé", a affirmé un membre des forces de sécurité locale, Omar Ismaïl.
Les Irakiens ont reculé de sept à huit kilomètres et les peshmergas (combattants kurdes) ont avancé d'environ deux kilomètres sur la colline qui constituait jusqu'à ce jour la ligne de démarcation, a indiqué Akhmed Khidir, autre membre des forces de sécurité locales.
