Powell à Bruxelles pour parler de l'avenir de l'Irak avec les Européens



BRUXELLES (AFP) - Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell et ses homologues européens se retrouvent jeudi à Bruxelles pour tenter de renouer un dialogue mis à mal par les profondes divergences sur le conflit en Irak.

Colin Powell a débuté ses entretiens par une rencontre avec le secrétaire général de l'Otan George Robertson consacrée à la situation en Irak, a-t-on appris auprès du service de presse de l'Alliance atlantique.

Le secrétaire d'Etat doit ensuite enchaîner les entretiens bilatéraux à un rythme accéléré, à raison d'environ un quart d'heure par rencontre. Toutes les réunions ont lieu au siège de l'Otan pour des raisons de sécurité. M. Powell a indiqué qu'il souhaitait centrer ses discussions à Bruxelles sur la reconstruction de l'Irak, la transition politique dans ce pays et le rôle que pourrait jouer l'ONU dans le processus.

Après Lord Robertson, M. Powell doit parler successivement à ses homologues tchèque et hongrois, Cyril Sloboda et Lazlo Kovacs. Il s'entretiendra ensuite dans la matinée avec l'Espagnole Ana Palacio, puis l'Italien Franco Frattini et le Français Dominique de Villep
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Après un entretien avec la troïka européenne (le ministre grec des Affaires étrangères Georges Papandréou, dont le pays assure la présidence de l'UE, le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère Javier Solana et le commissaire européen aux relations extérieures Chris Patten), le responsable américain doit retrouver ses 22 homologues des pays membres de l'UE ou de l'Otan pour un déjeuner commun. Il verra séparément dans l'après-midi ses homologues allemand Joschka Fischer et russe Igor Ivanov.

M. Powell doît dîner avec le Britannique Jack Straw, dont le pays a engagé des troupes en Irak aux côtés des Américains, avant de repartir pour Washington.

"Je n'ai aucun doute que, quelles que soient leurs vues sur la guerre, l'Amérique et l'Europe vont travailler ensemble pour aider les peuples de l'Irak libéré", avait déclaré M. Powell quelques heures avant son arrivée mercredi soir en Belgique.

Ce conflit divise profondément les Européens eux mêmes, partagés entre ceux qui soutiennent Washington, comme Londres, Madrid ou Rome, et ceux qui y sont fermement opposés, comme Paris, Berlin et Moscou.

Tout en souhaitant poursuivre le dialogue avec Washington et pouvoir jouer un rôle dans l'après-guerre, le camp des pays hostiles à ce conflit refuse de se voir entraîner dans une forme de légitimation de la guerre et des projets d'administration militaire provisoire du pays préparés par Washington.

M. Powell a fait savoir de son côté, au cours ces derniers jours, que les Etats-Unis étaient favorables à ce que l'Onu joue un rôle dans la reconstruction de l'Irak, notamment sur le plan humanitaire, mais qu'ils voulaient aussi garder la haute-main sur la gestion de la période post-conflit. Il a également souhaité que la communauté internationale apporte une forme de reconnaissance aux plans américains controversés pour l'après Saddam Hussein.

Le secrétaire d'Etat américain a obtenu mercredi l'assistance logistique de la Turquie pour le ravitaillement des forces américaines en Irak du nord, tout en réaffirmant l'opposition de son pays à une intervention turque dans cette région.