
Mardi 1 février 2005 | Par Christophe BOLTANSKI - Erbil envoyé spécial
La région qui s'est émancipée met en sourdine ses revendications indépendantistes.
Des doigts se lèvent vers la coque argentée de l'appareil. Des applaudissements retentissent lorsque ses ailes s'inclinent pour entamer la descente. Chaque jour, l'arrivée d'un nouvel avion provoque dans les rues la même curiosité, la même excitation joyeuse. La foule, massée devant la mosquée Sawaf, attend les pèlerins de retour de La Mecque. Un événement dans l'histoire du Kurdistan. «Avant, les avions venaient nous bombarder ; maintenant, ils nous permettent de voyager», résume Cameran Mourad.
Ancien peshmerga (combattant), il est le responsable administratif d'un aéroport qui ne figure sur aucun circuit commercial. Une tour de contrôle et un petit bâtiment de béton se dressent face aux montagnes enneigées. Des bétonneuses fouillent le sol. Des soldats sud-coréens patrouillent autour des pistes. Cette ancienne base aérienne de l'armée irakienne peut accueillir des gros-porteurs comme des C130, selon Cameran Mourad : «Nous espérons obtenir début mars un certificat d'homologation international.»