Nouvelles manifestation de Kurdes: un mort et deux blessés

ISTANBUL, 21h 17, 20 nov 2005 (AFP) - Une personne a été tuée et deux blessées lors de nouveaux incidents opposant la police à des manifestants kurdes dimanche dans le sud-est de la Turquie, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Un homme est mort à l'hôpital des suites d'une blessure par balle, a indiqué Anatolie, sans préciser si la police avait fait usage d'armes à feu lors des incidents dans la ville de Mersin.

Ce décès porte à six le nombre de personnes tuées au cours d'affrontements quasi quotidiens entre manifestants et forces de l'ordre depuis l'attentat à la bombe qui a visé le 9 novembre dernier une librairie de Semdinli, propriété d'un ancien membre de la guérilla kurde.

Le chef local de la police de Mersin a imputé les violences de dimanche aux supporteurs du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan - interdit) en lutte contre le gouvernement turc depuis 1984.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui a promis de présenter à la justice les responsables de l'attentat de Semdinli, s'est rendu dimanche soir dans la région et devrait visiter Semdinli lundi matin, selon la télévision NTV.

Depuis l'attentat de Semdinli, les forces de l'ordre ont lancé des opérations de répression des manifestations qui ont causé un vif émoi dans le sud-est peuplé majoritairement de Kurdes.

Les violences de Semdinli soulignent la montée des tensions dans le sud-est anatolien après une période de calme relatif consécutive à l'annonce par le PKK d'un cessez-le-feu unilatéral, maintenu de 1999 à 2004.

La Cour européenne des droits de l'homme a condamné la Turquie à maintes reprises pour des violations des droits de l'Homme lors du conflit qui a opposé le gouvernement d'Ankara aux séparatistes du PKK et a fait quelque 37.000 morts entre 1984 et 1999.

Le procureur de Semdinli, Harun Ayik, avait confirmé qu'un individu placé en garde à vue après avoir échappé à un lynchage par la foule qui le soupçonnait d'avoir posé la bombe était un agent de renseignement de la gendarmerie.

Le procureur avait ajouté que deux sous-officiers de gendarmerie suspectés de participation à l'attentat étaient également interrogés par la police et qu'un troisième le serait pour avoir tiré en l'air durant les incidents.