Marseille : Sept Kurdes arrêtés hier par la police judiciaire

mis à jour le Mercredi 14 janvier 2009 à 01h25


mercredi 14 janvier 2009

La Maison du peuple kurde, l'association où se retrouve une large partie de la communauté marseillaise de cette région, cache-t-elle une entreprise de racket au profit du PKK?

L'organisation, le Parti des travailleurs du Kurdistan, qui se bat pour l'indépendance de cette région coincée entre l'Iran, l'Irak, la Syrie et la Turquie, est aussi considérée comme terroriste par l'Union européenne. Hier matin, des hommes de la Sous-direction antiterroriste (Sdat) et de la Brigade criminelle de la police judiciaire marseillaise ont interpellé sept personnes, dans les locaux de l'association, boulevard Longchamp (Marseille1er ), mais également à proximité du Marché du Soleil et dans le quartier des Chartreux (4 e arrondissement).

Parmi les suspects arrêtés figure la présidente de la Maison du peuple kurde. Hier, sur place, une centaine de militants se sont très rapidement rassemblés sur le boulevard Longchamp, où la colère le disputait à l'incompréhension. Devant les fonctionnaires de police qui barraient l'entrée de la Maison du peuple kurde, Baris Kosen, l'un des manifestants criait son indignation: "Nous sommes 40millions dans le monde. Personne ne peut croire que nous sommes un peuple terroriste. On ne peut pas accepter ces arrestations." "Nous sommes tous effectivement très surpris, renchérissait Joël Dutto, conseiller communautaire (PC) et fin connaisseur de la question kurde. Tout cela laisse supposer que la Maison du peuple kurde est un repaire de terroristes. Ce n'est pas possible."

Selon nos informations, l'enquête pour extorsion de fonds serait partie de la plainte d'un ressortissant kurde, lassé de devoir verser des sommes d'argent en faveur du PKK. Toutes les personnes en garde à vue devraient être rapidement transférées à Paris, dans les locaux de la Sdat. Dans ce type de dossiers, les auditions peuvent durer jusqu'à 96heures.