Manifestation en faveur d'un règlement pacifique du conflit kurde

DIYARBAKIR (Turquie), 13 nov 2005 (AFP) - 10h48 - Plus de 10.000 personnes se sont rassemblées dimanche sur une place de Diyarbakir (sud-est de la Turquie) pour prôner une solution pacifique au problème kurde, a constaté un correspondant de l'AFP.

La manifestation organisée par des ONG locales et des partis pro-kurdes sous le thème "démocratie et paix" se déroulait sous un strict dispositif de sécurité dans le centre-ville de cette plus importante cité de la région dont la population est majoritairement kurde.

Elle a lieu alors que, à plus de 600 km plus à l'est, dans une bourgade située près de la frontière avec l'Irak et l'Iran, la tension est restée vive pendant plusieurs jours avant de revenir à la normale après un attentat à la bombe et les heurts qui l'ont suivi avec les forces de sécurité qui ont fait deux morts et une dizaine de blessés mercredi dernier.

Les habitants et les élus locaux de Semdinli ont avancé la thèse d'une collusion entre des membres de sécurité qui combattent les rebelles séparatistes kurdes dans le sud-est anatolien et des éléments de l'Etat.

Le gouvernement turc a promis de faire toute la lumière sur les incidents et deux personnes, dont un sous-officier, ont été inculpées samedi pour tentative de meurtre pour avoir tiré sur la foule en colère alors que celle-ci tentait de lyncher une personne qu'elle tenait pour responsable d'avoir posé la bombe dans une librairie de Semdinli.

Les manifestants à Diyarbakir ont scandé des slogans en kurde en faveur du chef du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, illégal), Abdullah Ocalan, emprisonné à vie depuis 1999.

Sur les pancartes ont pouvait notamment lire "le PKK est le peuple".

Le sud-est anatolien a été le théâtre d'un conflit sanglant entre les forces de sécurité turques et les rebelles kurdes du PKK qui a fait près de 37.000 morts depuis 1984.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, l'Union européenne et les Etats-Unis, a multiplié ses opérations dans la région au cours des derniers mois après avoir observé un cessez-le-feu unilatéral de 1999 à juin 2004.