"Les risques d'un affrontement entre Turcs et Kurdes d'Irak sont bien réels"


22 octobre 2007

Hamit Bozarslan,
Spécialiste de la Turquie à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS)

Propos recueillis par
Raphaëlle Besse Desmoulières


AFP/BULENT KILIC


Qu'est-ce qui pourrait faire reculer la Turquie ?

Spécialiste de la Turquie à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Hamit Bozarslan estime qu'étant donné l'influence dont dispose en Turquie les forces qui souhaitent un "affrontement symbolique" avec les Etats-Unis, "les marges de manœuvre [des Américains] sont relativement limitées" aujourd'hui dans la crise qui oppose la Turquie au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).


AFP/SAFIN HAMED


Où en sont les relations entre la Turquie et les Etats-Unis ?

Pour Hamit Bozarslan, "les Américains ont très peu de marge de manœuvre" face aux Turcs, Iraniens et Syriens pour empêcher la création d'un Etat kurde. La question arménienne au Congrès américain et le rapprochement entre la Syrie et la Turquie, pays aux relations difficiles en raison de la rébellion kurde, n'arrangent pas les échanges entre Turcs et Américains, notamment auprès de la population turque.


Reuters - Radu Sighet


Quelles seraient les conséquences d'un conflit ouvert ?

Hamit Bozarslan souligne qu'"une intervention militaire de la Turquie [en Irak] provoquerait plusieurs crises avec les Etats-Unis et l'Europe".