Les élections provinciales s'éloignent


24 juillet 2008

Le Conseil présidentiel irakien a finalement rejeté mercredi la loi votée la veille par le Parlement sur la tenue d'élections provinciales cet automne. C'est le président de ce conseil, le Kurde Talabani, qui a mis son veto. Un revers pour la paix, ce scrutin étant jugé essentiel pour la stabilisation du pays.


Le président irakien Jalal Talabani.
(Photo : Chris Kutschera/RFI)

C'est une question technique : il faut 3 mois pour préparer l'échéance électorale, et les élections provinciales devraient donc être repoussées à l'année prochaine...

Le scrutin devait initialement se tenir en octobre dans les 18 provinces irakiennes, sous la supervision des Nations unies. Mais la loi électorale est en discussion au Parlement depuis des mois, et bloque sur 3 points : la question des quotas réservés aux candidates, la question du vote des déplacés, puisque les violences ont bouleversé la carte démographique, et enfin dernière pomme de discorde : Kirkouk et son pétrole.

Il est envisagé pour cette riche province un partage du pouvoir sur des bases ethniques, mais les Kurdes rejettent ce scénario. Finalement, la loi électorale a été adoptée mardi par le Parlement, mais seuls 127 députés étaient présents sur 275 habituellement, les autres ayant montré leur opposition au texte en s'absentant.

Dans ces conditions, le président irakien a refusé mercredi de ratifier le texte. Les élections provinciales devraient donc être repoussées, un retard qui constitue un revers pour Washington : les Etats-Unis estiment en effet que le scrutin est crucial pour la réconciliation nationale. Ces élections devraient entériner la tendance au fédéralisme dans le pays et changer radicalement à terme le paysage politique irakien.