Le président irakien Djalal Talabani attendu à Téhéran

 
par Edmund Blair REUTERS 27.11.06

TEHERAN (Reuters) - Le président irakien Djalal Talabani est attendu ce lundi à Téhéran, alors que se multiplient les appels en faveur d'un dialogue direct entre l'Iran et les Etats-unis pour enrayer un glissement vers la guerre civile que l'armée américaine ne parvient pas à enrayer.

Cette visite a été reportée de deux jours en raison du couvre-feu imposé à Bagdad après la vague d'attentats sans précédent qui a fait 200 morts, jeudi, dans le quartier chiite de Sadr City. Nombreux sont ceux qui redoutent des représailles à grande échelle de la part de la communauté chiite, majoritaire en Irak comme en Iran.

Ce déplacement très attendu pourrait permettre à la République islamique de montrer à Washington l'étendue de son influence en Irak, dans la perspective de prochains contacts.

Talabani, un Kurde qui parle couramment farsi, saisira quant à lui cette occasion pour inviter Téhéran à ne pas considérer l'Irak comme un terrain d'expression de la confrontation bientôt trentenaire qui l'oppose à Washington.

Interrogé la semaine dernière sur les sujets qu'il entendait aborder avec ses interlocuteurs iraniens, le chef de l'Etat a répondu: "Le renforcement des relations et la sécurité de l'Irak".

Talabani a précisé qu'il serait accompagné du ministre de l'Industrie et de la Technologie et du chef de la diplomatie, Hochiar Zébari.
Le Premier ministre irakien Nouri al Maliki, qui l'a précédé à Téhéran en septembre, en était reparti avec le soutien des autorités.

Dimanche, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui n'hésite jamais à s'en prendre aux Etats-Unis, s'est toutefois dit prêt à leur apporter son aide, en échange d'une promesse de retrait du corps expéditionnaire américain.

Téhéran a invité le président syrien à s'associer aux discussions avec Talabani, mais Bachar al Assad ne s'est pas manifesté.
Damas et Bagdad ont renoué des liens diplomatiques la semaine dernière et la Syrie a fait savoir à cette occasion qu'elle ne s'opposerait pas au maintien des troupes américaines en Irak tant que Bagdad jugerait cette présence nécessaire.