
31 janvier 2007
Trabzon LAURE MARCHAND
Le meurtrier présumé du journaliste d'origine arménienne, Hrant Dink, habitait ce port déshérité de la mer Noire.
« COMPLOT », « La férocité arménienne », « Comment un pays est englouti »... La devanture de la librairie est un catalogue d'ouvrages de propagande sur le « génocide » des Turcs par les Arméniens, de romans policiers peuplés d'ennemis de la nation, de récits à la gloire des soldats de l'Empire ottoman. Agglutinés devant la vitrine, quatre adolescents se chamaillent pour exposer leur analyse politique. « On ne peut pas reconnaître le génocide car les Arméniens réclameraient de l'argent et des terres, lance Hasan, 14 ans. Des martyrs ont donné leur sang pour notre pays. » De sa voix encore fluette, Ercan renchérit : « Moi, je crois que ce sont les Arméniens qui ont tué ce journaliste pour faire accuser la Turquie. »
