Le gouvernement Jaafari prête de nouveau serment sur un Irak fédéral

BAGDAD, 9 mai (AFP) - 11h48 - Les membres du gouvernement d'Ibrahim al-Jaafari ont prêté lundi à nouveau serment, à l'occasion de la deuxième réunion du Conseil des ministres, sur un texte modifié ajoutant la mention "Irak fédéral".M. Jaafari a été le premier à se prêter à ce rituel en prononçant le serment la main posée sur le Coran, suivi par les autres membres de son cabinet présents, selon un photographe de l'AFP.

Bassema Youssef Boutros, la seule ministre chrétienne, chargée des Sciences et de la Technologie, a prêté serment sur un exemplaire de la Bible.

"Je jure par Dieu de préserver l'indépendance de l'Irak, sa souveraineté, de défendre les intérêts de son peuple, de ses eaux et de ses ressources naturelles et de son système démocratique et fédéral, et d'appliquer la loi avec sincérité et impartialité", a déclaré chacun des membres du cabinet.

La référence au système démocratique et fédéral avait été supprimée dans la version sur laquelle les membres du gouvernement, encore incomplet alors, avait prêté serment mardi dernier.

Le puissant chef kurde irakien Massoud Barzani s'était insurgé vendredi avec force contre la suppression de la mention d'"Irak fédéral" dans le serment prêté par les membres du gouvernement.

"La suppression de la mention d'un Irak fédéral est une violation de la loi et une menace sérieuse pour notre alliance" avec la liste soutenue par le clergé chiite du Premier ministre Jaafari, avait-il déclaré.

"J'espère que ce n'était pas intentionnel et je souhaite que ce soit rétabli dans les meilleurs délais", avait ajouté le chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) allié, avec l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) du président Jalal Talabani, avec la liste chiite de l'Alliance unifiée irakienne.

Il a appelé les membres kurdes de l'Assemblée nationale à "soulever la question et à lui trouver une solution".

Les Kurdes peuvent compter sur 77 élus au Parlement de 275 membres où ils se sont alliés avec la liste chiite (143 députés) pour former le gouvernement.

Lors de la session du Parlement mercredi, un autre député kurde Fouad Massoum de l'UPK avait protesté contre cette suppression, alors que les Kurdes qui gèrent de facto une zone autonome dans le nord ont toujours insisté sur le caractère fédéral de l'Irak, inscrit dans la Constitution provisoire.