La peine de mort requise contre Saddam Hussein et deux de ses co-accusés

 19 juin 2006

Les procureurs ont requis, lundi 19 juin, la peine de mort à l'encontre de Saddam Hussein, jugé pour le massacre de 148 chiites en 1982 à Doujaïl. La même peine a été demandée contre deux co-accusés de l'ancien président irakien, son demi-frère Barzan Al-Tikriti et l'ancien vice-président Taha Yassine Ramadan.

 
AP/STR - Les procureurs ont requis la peine de mort à l'encontre de Saddam Hussein et deux de ses co-accusés, jugés pour le massacre de 148 chiites en 1982 à Doujaïl.

Le président déchu Saddam Hussein a accueilli avec un sourire impassible le réquisitoire du procureur général. Durant toute l'audience, il a pris des notes sur un gros cahier jaune placé sur son genou au-dessus d'un exemplaire du Coran.

Le premier procès ouvert contre Saddam Hussein porte sur le massacre de 148 hommes de ce village chiite du nord du Bagdad, où l'ex-président irakien avait échappé en 1982 à une tentative d'attentat. Le procureur général du Haut Tribunal irakien, Jaafar Al-Moussaoui a affirmé que les prévenus devaient être jugés pour meurtre avec préméditation, emprisonnement et graves privations, tortures et exil forcé. "Ce sont des crimes contre l'humanité étant donné qu'ils ont eu lieu dans le cadre d'une campagne organisée et ordonnée par les autorités contre un groupe de civils", a-t-il soutenu. Selon M. Moussaoui, il y a eu "une violente campagne contre les habitants qui ont subi meurtres, destructions de biens et ont été forcés à l'exil intérieur". "Les tortures pendant les interrogatoires ont coûté la vie à 46 personnes", a-t-il affirmé, ajoutant que leurs noms avaient été ajoutés ensuite à la liste de 148 condamnés à mort qui ont été exécutés.

"DES VIEUX, DES FEMMES ET DES ENFANTS"

"Au même moment, 399 personnes, des vieux, des femmes et des enfants ont été parqués dans un camp proche des frontières avec l'Arabie saoudite où ils sont restés jusqu'en 1986 dans des conditions très difficiles. A l'examen de ces mesures, on peut les qualifier de véritable opération militaire impliquant les services de renseignement, des services de sécurité et l'armée populaire [un corps paramilitaire lié au parti Baas alors au pouvoir]", a-t-il ajouté. "Les accusés étaient conscients de ce qu'ils faisaient et leurs opérations ont eu un caractère systématique", a encore dit M. Moussaoui, affirmant que plusieurs d'entre eux se sont rendus à Doujaïl pour participer à la répression.

L'avocat a affirmé que Barzan Al-Tikriti, demi-frère de Saddam Hussein et ancien chef du renseignement irakien, qui comparaît également devant le tribunal, a personnellement torturé des prisonniers et banni des familles entières dans des mouroirs en plein désert.

Selon le calendrier établi par le juge Raouf Abdel Rahman, qui préside les audiences, le procès devrait s'achever le 10 juillet avec les ultimes plaidoiries de la défense. Il reviendra alors à un panel de cinq juges de se prononcer sur la culpabilité des accusés et de fixer leur peine. On ignore dans quel délai.

Avec Reuters et AFP