La patience de la Turquie sur le PKK est à bout, avertit le Premier ministre turc

ANKARA, 18 oct 2005 (AFP) - 18h40 - Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a averti mardi que son pays est à bout et a lancé un nouvel appel aux Etats-Unis et à l'Irak afin qu'ils contrôlent les rebelles kurdes qui attaquent la Turquie à partir du nord de l'Irak.Jusqu'à présent, la Turquie s'est montrée patiente et prudente mais personne n'a le droit de nous demander plus alors que des soldats sont enterrés quotidiennement, que des mères pleurent et que des enfants deviennent orphelins, a lancé le Premier ministre dans un discours devant son groupe parlementaire cité par l'agence de presse Anatolie.

"Tout le monde, et en particulier ceux qui sont responsables de cette région, (le nord de l'Irak où sont réfugiés les Kurdes) devraient savoir que notre peuple attend d'eux qu'ils prennent des mesures efficaces pour purger la région des terroristes qui s'y trouvent", a-t-il dit.

Ankara a a plusieurs reprises menacé de mener des incursions au nord de l'Irak pour écraser les militants armés du Parti indépendantiste des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui ont trouvé refuge dans cette zone depuis

Le PKK est considéré comme un mouvement terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Ses militants ont recommencé à s'inflitrer en territoire turc après avoir renoncé, en juin 2004, au cessez-le-feu unilatéral que le PKK avait décrété il y a cinq ans. Le PKK a repris la violence depuis le printemps dernier dans le sud-est de la Turquie, à majorité kurde.

A grand dam d'Ankara, les Etats-Unis ont refusé de prendre des mesures militaires contre les militants du PKK installés au nord de l'Irak en mettant en avant la stabilité relative de cette région. Ils ont au contraire estimé plus efficace de s'en prendre aux sources de financement du PKK.

Depuis 1984, date à laquelle le PKK avait lancé son insurrection, le conflit portant sur le Kurdistan a fait environ 37.000 morts.