Kurdes en Turquie: des avancées mais le débat reste verrouillé, regrette RSF

mis à jour le Samedi 21 novembre 2009 à 17h48

AFP

PARIS — Reporters sans frontières (RSF) a salué vendredi les mesures annoncées en Turquie pour améliorer la diffusion des médias en langue kurde, mais estime que le débat sur la question kurde "reste verrouillé" dans la presse.

Dans un communiqué, l'organisation de défense de liberté de la presse "salue la levée des dernières restrictions qui pesaient sur la diffusion des médias en langue kurde en Turquie".

Mais "la portée de cette réforme restera considérablement amoindrie tant que les médias ne pourront aborder librement la question kurde sans risquer des poursuites pénales", poursuit RSF.

Le 13 novembre, le journal officiel a publié une directive libéralisant la diffusion audiovisuelle en langues minoritaires, sans restriction de durée, alors que jusqu'à présent seules une chaîne locale et du satellite proposaient une programmation en kurde, rappelle RSF.

"Il ne faudrait pas que cette bonne nouvelle éclipse l'intimidation et l'autocensure dont sont toujours victimes les médias dès qu'ils abordent des sujets sensibles", commente l'organisation.

RSF souligne notamment qu'une "vingtaine d'affaires sont ouvertes à l'encontre du rédacteur en chef du seul journal publié en langue kurde, Vedat Kursun", tandis que "le silence est imposé aux publications pro-kurdes jusque sur internet, où le site du journal Günlück a été bloqué le 18 novembre 2009".

Le 13 novembre, le ministre turc de l'Intérieur, Besir Atalay, a annoncé au Parlement des mesures très attendues pour améliorer les droits de la population kurde.