Irak: Visite surprise à Bagdad du chef de la diplomatie allemande

mis à jour le Mardi 17 février 2009 à 13h09

Lepoint.fr | AFP

Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier est arrivé mardi à Bagdad pour une visite surprise, la première d'un ministre allemand des Affaires étrangères en Irak en plus de vingt ans, a-t-on indiqué de source officielle irakienne.

Il doit être reçu par son homologue Hoshyar Zebari et rencontrer le président Jalal Talabani ainsi que le Premier ministre Nouri al-Maliki, a-t-on précisé de même source.

Selon la presse kurde, il doit aussi inaugurer un consulat d'Allemagne à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, dans le nord du pays.

Juste avant son départ, M. Steinmeier avait déclaré à Berlin: "Ces mois derniers, le gouvernement irakien a connu d'importants succès en matière de stabilisation politique. Mon voyage montre: nous voulons soutenir ce nouvel Irak sur la voie de la consolidation démocratique et de l'équilibre pacifique entre les religions et les ethnies."

Evoquant cette visite, le Premier ministre irakien a affirmé, dans une interview publiée mardi par le quotidien allemand Bild, que son pays ne tenait pas rigueur à l'Allemagne de ne pas avoir participé à l'intervention de 2003 qui a renversé le dictateur Saddam Hussein.

"Qui a participé à la guerre, ce n'est pas notre étalon de mesure", explique-t-il, appelant les entreprises allemandes à investir en Irak.

Le ministre est accompagné d'une délégation d'hommes d'affaires au moment où l'Irak se tourne vers sa reconstruction.

Le 21 décembre, l'Irak avait signé avec la société allemande Siemens un accord pour la fourniture de 16 unités de production d'électricité d'une capacité totale de 3.200 mégawatts, pour deux milliards de dollars. Elles seront installées dans cinq endroits différents et l'ensemble sera prêt au printemps 2010.

En novembre, le quotidien allemand Handelsblatt, qui avait annoncé le projet de voyage du ministre, avait précisé qu'il s'agissait de faire un geste envers le président élu américain Barack Obama et de "normaliser enfin les relations avec le gouvernement irakien".

L'idée est de "lancer le signal que le gouvernement allemand soutient la politique d'Obama pour le Proche-Orient et au Moyen-Orient", selon le journal, qui cite des diplomates allemands.

C'est le second haut responsable d'un pays européen qui était hostile à l'invasion à venir en Irak.

Le 10 fevrier, le président français Nicolas Sarkozy, avait exhorté les entreprises françaises à y investir lors d'une visite surprise de quelques heures à Bagdad.

Les entreprises françaises avaient été absentes près de 20 ans de l'Irak en raison de l'embargo international et de l'insécurité.

M. Sarkozy est le premier président français à jamais se rendre en Irak.

Son prédécesseur Jacques Chirac et le chancelier allemand de l'époque, Gerhard Schroeder, s'étaient opposés à l'intervention de 2003.

M. Steinmeier était un haut responsable de la chancellerie sous M. Schroeder.