Irak: un mort à Bagdad, première séance du Parlement autonome kurde

BAGDAD, 4 juin (AFP) - 11h01 - Une personne a été tuée et deux policiers ont été blessés samedi matin à Bagdad, où l'opération Eclair, lancée dimanche par les forces de l'ordre irakiennes pour assurer la sécurité de la capitale, semble néanmoins porter ses fruits.D'autre part, le Parlement de la région autonome kurde d'Irak a ouvert samedi sa première séance à Erbil, plus de quatre mois après les élections générales.

La réunion se tient en l'absence du Premier ministre irakien, le chiite Ibrahim al-Jaafari mais en présence du chef du Parlement national, le sunnite Hajem al-Hassani et des deux principaux leaders kurdes: Jalal Talabani, qui est le président de l'Etat irakien, et Massoud Barzani.

La séance a commencé avec des récitations de sourates dans la salle du Parlement à Erbil, ville kurde située à 350 km au nord de Bagdad, sous un portrait géant de Mollah Moustafa Barzani, père du nationalisme kurde.

La tribune n'était décorée d'aucun drapeau irakien, mais de plusieurs bannières kurdes, vert, blanc et rouge, frappées d'un soleil jaune.

A Bagdad, selon une source au ministère de l'Intérieur, "des inconnus armés ont attaqué" en début de matinée une voiture, tuant son conducteur.

"Ils ont ensuite placé des explosifs dans le véhicule qu'ils ont fait détoner à l'arrivée des policiers, blessant deux d'entre eux", a-t-on ajouté de même source.

Cette attaque a eu lieu alors que l'opération Eclair, lancée dimanche dans et autour de Bagdad, commence à donner des résultats.

Depuis le 29 mai, le nombre d'attentats a largement diminué dans la capitale irakienne par rapport aux précédentes semaines, qui s'étaient avérées particulièrement meurtrières.

"Plus de 700 terroristes ont été arrêtés et 28 autres tués et d'énormes quantités d'armes ont été saisies depuis le début de l'opération", a déclaré jeudi un responsable du ministère de l'Intérieur sous le couvert de l'anonymat, précisant que l'opération ne serait "pas limitée dans le temps".

L'opération, à laquelle participent 40.000 soldats et policiers, a donné lieu à l'installation de quelque 675 points de contrôle et barrages dans et autour de la capitale.

De nombreux raids ont été effectués de jour et de nuit par les forces irakiennes, soutenues par l'armée américaine, afin de stopper les attaques des insurgés et démanteler les réseaux qui préparent les voitures piégées.

Sous pression à Bagdad, les insurgés ont cependant déplacé leurs attaques dans le nord de pays.

Preuve de ce déplacement, dix personnes ont été tuées et douze autres blessées jeudi soir dans un attentat suicide à la voiture piégée près de Balad, à 70 km au nord de Bagdad, selon l'armée américaine. Vendredi, six personnes, dont un enfant et un interprète de l'armée américaine, ont été tuées dans des attaques dans les régions situées au nord de Bagdad.

En France, le quotidien Figaro écrit samedi qu'un islamiste français, Boubaker el-Hakim, doit être présenté samedi à un juge antiterroriste qui décidera ensuite de son éventuelle mise en examen.

Selon le journal, M. Hakim a été extradé par la Syrie mardi après avoir passé près d'un an dans les prisons syriennes. Il a été l'un des membres de la bande dite "des Buttes-Chaumont", dont plusieurs membres sont allés combattre en Irak depuis 2004.

Enfin, la mobilisation ne cesse de croître à travers des centaines d'initiatives prises dans toute la France et en Europe pour obtenir la libération de la journaliste Florence Aubenas et de son guide Hussein Hanoun, retenus en otages depuis cinq mois.

Juste avant de quitter vendredi le Quai d'Orsay, Michel Barnier a tenu à souligner que la France travaillait "sans relâche" à leur libération. Son successeur à la tête de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy, a manifesté au cours de sa première intervention, une "pensée" pour les otages.