Irak: l'ambassadeur US négocie pour rallier les sunnites à la Constitution

BAGDAD, 30 sept (AFP) - 11h16 - L'ambassadeur américain en Irak, Zalmay Khalilzad, est engagé dans des négociations de dernière minute avec les chiites et les Kurdes pour amender le projet de Constitution afin d'y rallier les sunnites, à moins de 15 jours du referendum sur le texte, selon des sources politiques.

"L'ambassadeur américain a négocié avec Abdel Aziz Hakim (le chef du principal parti chiite, CSRII) sur des demandes d'ajout de nouvelles phrases (dans la Constitution). Une délégation m'a rendu visite et m'a donné des notes", a dit vendredi à l'AFP le président du comité de rédaction du texte, le chiite Houmam Hammoudi.

Selon lui, les négociations portent sur trois propositions, inspirées par les sunnites, qui seraient ajoutées au projet de texte constitutionnel.

La première affirme que "l'Irak est une seule nation et la Constitution garantit son unité". La deuxième porte sur "la confirmation de l'utilisation de la langue arabe même au Kurdistan". La troisième spécifie que toute modification de la Constitution s'effectue "par un vote des deux-tiers des membres de l'Assemblée et non par référendum".

"Nous ne sommes pas d'accord sur ce dernier point", a dit M. Hammoudi.

L'ambassadeur américain s'est rendu mercredi au Kurdistan, où il a rencontré le président de la République Jalal Talabani et le président de la région Massoud Barzani, selon un membre du parti de M. Barzani, le Parti démocratique du Kurdistan, Imad Ahmed.

D'après ce dernier, Zalmay Khalilzad leur a présenté les demandes des sunnites sur des ajouts au texte de la Constitution.

"Les propositions des sunnites qui ont été apportées par Zalmay concernent quatre points", a-t-il dit.

Outre les trois propositions mentionnées par M. Hammoudi, une quatrième spécifie que "la formation d'une nouvelle région (fédérale) en Irak soit décidée par un vote des deux-tiers à l'Assemblée".

Les sunnites reprochent au texte de faire une trop large part au pouvoir des régions par rapport au centre. Ils craignent surtout que les provinces du sud, à majorité chiite et riche en pétrole, ne s'unissent pour former un embryon d'Etat.