Incursion militaire contre le PKK


2 décembre 20007 | Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Vendredi, le gouvernement turc avait donné son feu vert pour une opération armée contre des bases des kurdes séparatistes dans le nord de l’Irak. Une centaine de membres des forces spéciales ont ainsi franchi la frontière pour attaquer un camp tenu par les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK.


Il y aurait en Irak près d’un millier de camps du PKK comme celui-ci, toujours intégrés dans le paysage. Seul le visage du leader du parti Abdullah Öcalan peint à même la montagne trahit leur présence.
(Photo : Paulina Zidi)

L'attaque faisant une vingtaine de morts parmi les soixantaine de rebelles présents. Selon le communiqué de l'état-major turc, ce genre d’opération coup de poing va se reproduire. Il y a quelques semaines, la Turquie avait menacé de lancer une grande offensive contre les bases des séparatistes kurdes dans le nord de l’Irak après une attaque kurde contre des soldats turcs.

L'état-major turc a confirmé dans la soirée avoir mené « la première de ses opérations visant à mettre hors d’état de nuire le PKK en Irak du nord ». Le communiqué précise que ces opérations ne visent pas les populations locales tant qu’elles n’ont pas une attitude hostile vis-à-vis des militaires turcs.

Une opération ponctuelle, héliportée, contre un campement provisoire du PKK situé à une vingtaine de kilomètres à l’intérieur du territoire irakien.

Cette incursion n’est pas confirmée par la rébellion elle-même, ni non plus par les Kurdes irakiens, ni même par les forces armées américaines en Irak.

Une vingtaine de tués

Ce sont une centaine de commandos, les « bérets violets » comme on les appelle ici, qui ont été déposés sur ce camp de la rébellion, d’abord bombardé depuis les airs, avant d’être pris d’assaut. L’attaque a fait une vingtaine de tués parmi la soixantaine de rebelles présents.

Une intervention prévisible, réclamée depuis des mois et en quelque sorte annoncée vendredi par le Premier ministre qui disait en avoir laissé la responsabilité, mercredi, à l’armée.

Si l’on en croit le communiqué de l'état-major, ce genre d’opération coup de poing va se reproduire.