Hommage au journaliste kurde Birûsk Tugan

mis à jour le Mardi 7 juin 2016 à 18h45

Nous avons la profonde tristesse de vous faire part du décès de notre ami Birûsk Tugan survenu dans la nuit du 3 au 4 juin à Dunkerque.

Né en 1968 à Hakkari, au Kurdistan de Turquie, il avait étudié le journalisme à l’Université d’Istanbul.  Après l’obtention de son diplôme en 1991, il a travaillé dans la presse kurde.  En 1994, il a dû quitter la Turquie qui était alors plongée dans une sanglante guerre civile et où intellectuels et étudiants kurdes étaient régulièrement assassinés par les escadrons de la mort des forces paramilitaires turques.  Sa propre famille a payé un lourd tribut dans cette « sale guerre ».

Il s’est exilé aux États-Unis où il s’est inscrit dans la célèbre université de Berkeley en Californie.  Après l’obtention de son diplôme, il a travaillé jusqu’en 2008 dans le service kurde de la « Voix de l’Amérique ». Puis il est venu à Paris pour participer à l’aventure de  KURD1, la chaîne satellitaire en langue kurde diffusant à partir de la région parisienne.  Jusqu’au début 2013, date de la fermeture pour des raisons économiques, il fut l’un des piliers de cette chaîne culturelle et laïque.

Ces derniers temps, il était parti à Dunkerque pour offrir ses services comme médiateur aux organisations humanitaires françaises (MSF – MDM) venant en aide aux réfugiés installés dans la région.

D’après les premiers éléments de l’enquête, c’est en se promenant sur les quais du port qu’il aurait fait une chute accidentelle.  Son corps a été retrouvé dimanche 5 juin au large par un bateau de plaisance.  D’après la police, il portait sur lui tous ses papiers d’identité et son portefeuille et aucune trace d’une quelconque violence n’a été détectée.

Après l’autopsie de rigueur, son corps sera rapatrié à Hakkari pour être inhumé dans la terre du Kurdistan qu’il a chérie tout au long de son existence. Tous ceux qui l’ont connu et apprécié peuvent lui rendre un ultime hommage et saluer son épouse Berivan et ses proches

Ce jeudi 9 juin de 17h à 20h.
A l’Institut kurde de Paris, 106 rue La Fayette, 75010 Paris