George Bush met son veto à un calendrier de retrait d'Irak

avec Reuters
2 mai 2007

e président américain, George W. Bush, a annoncé, mardi 1er mai à la télévision, qu'il mettait son veto au texte de loi adopté par le Congrès sur le financement de la guerre en Irak, qui fixait le début du retrait des troupes américaines avant la fin de l'année. "Lancer un compte à rebours pour le retrait revient à lancer un compte à rebours pour l'échec et ce serait irresponsable", a-t-il déclaré, avant d'ajouter que ce retrait saperait le moral des Irakiens et encouragerait les assassins à travers tout le Moyen-Orient.

"Cela n'aurait aucun sens de dire à l'ennemi quand nous comptons nous retirer. Tous les terroristes marqueraient cette date sur leur calendrier avant de réunir leurs forces afin de renverser le gouvernement et prendre le contrôle de l'Irak", a-t-il poursuivi, accusant les démocrates du Congrès d'avoir voulu "substituer l'opinion de politiciens au jugement de nos commandants militaires".


AP/EVAN VUCCI
"Des membres de la Chambre des représentants et du Sénat ont adopté un projet de loi qui fait prévaloir les opinions des politiciens sur le jugement de nos commandants militaires. Aussi, il y a quelques minutes, j'ai opposé mon veto" à ce projet de loi, a déclaré George Bush, mardi 1er mai 2007, lors d'une brève intervention.

Ce départ programmé avait été incorporé par la majorité démocrate du Congrès dans une loi de finances débloquant 124 milliards de dollars (91 milliards d'euros) pour la guerre en Irak et l'intervention militaire en Afghanistan. Le retrait des troupes aurait dû débuter entre le 1er juillet et le 31 octobre, avec l'objectif de retirer l'ensemble des troupes de combat d'Irak à l'horizon de mars 2008.

Ce veto intervient le jour du quatrième anniversaire de la déclaration solennelle de Bush, sur le pont d'envol du porte-avions Abraham-Lincoln, proclamant la fin des opérations majeures en Irak. Les démocrates ne disposent pas d'une majorité suffisante pour passer outre à la décision présidentielle.

"IL VEUT UN BLANC-SEING, LE CONGRÈS NE LUI DONNERA PAS"

Le président américain a invité les dirigeants démocrates et républicains à se rencontrer mercredi à la Maison Blanche pour discuter des moyens de réécrire la loi de financement. "Je suis confiant. Si les deux camps font preuve de bonne volonté, nous pouvons parvenir un accord qui permettra à nos troupes d'être financées et qui leur donnera, aussi rapidement que possible, la marge de manœuvre dont ils ont besoin", a estimé M. Bush.

Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, a, pour sa part, tempéré les aspirations du président américain. "Il veut un blanc-seing. Le Congrès ne lui donnera pas", a-t-elle prévenu. Mme Pelosi a promis qu'elle chercherait à trouver un compromis avec M. Bush, tout en soulignant que leurs "positions sont pour l'instant très éloignées".  Le chef de file de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a renchéri : "Si le président pense qu'il va nous faire changer d'avis sur cette guerre en posant son veto sur cette loi, il se trompe."

La semaine dernière, Carl Levin, président démocrate de la commission sénatoriale des forces armées, avait suggéré que la seconde version du projet de loi de finances spéciale incorpore des repères permettant de mesurer les progrès du gouvernement irakien sur des sujets précis, comme la loi de partage des revenus pétroliers entre les communautés sunnite, chiite et kurde.