Des femmes kurdes très médiatiques


samedi 22 septembre 2007 | MARIE-LAURENCE WERNERT 

SEMAINE DES CULTURES ETRANGERES  - Jusqu'au 30 septembre se déroule la Semaine des cultures étrangères. Une trentaine d'instituts y participent. Zoom sur l'un d'entre eux, l'Institut kurde de Paris qui conjugue tout au féminin.

Des femmes kurdes d'Irak, d'Iran, de Syrie, de Turquie, d'Arménie mais aussi de Belgique ou de Suède sont réunies dans le salon du très discret Institut kurde de Paris, installé dans la cour intérieure du 106, rue La Fayette, dans le Xe arrondissement.

A l'occasion de la Semaine des cultures étrangères, actrices, réalisatrices mais aussi journalistes et présentatrices, toutes celles qui oeuvrent devant ou derrière les caméras tiennent la vedette, sur papier photo, de l'exposition "Ecrin du Kurdistan".

"Un festival où tout est féminin" : tel est, cette année, le mot d'ordre que devait respecter la trentaine d'instituts ou de centres culturels actifs à Paris, notamment dans leur sélection de longs-métrages. Ce thème en tête, Rusen Werdî, la commissaire de l'expo, y songeait depuis des mois.

Aussi a-t-elle profité de son voyage en mai dernier au Kurdistan irakien, en tant que membre du bureau des Droits de l'homme de l'Institut kurde de Paris, pour saisir les coulisses de la chaîne Kurdistan-TV : "Les journaux sont essentiellement présentés par des femmes. Des journalistes kurdes iraniennes y travaillent également. Elles conservent le voile, mais un voile qui laisse dépasser les cheveux..." , commente-t-elle avant de présenter le gratin féminin et médiatique de la diaspora : Demet Korkmaz, journaliste et présentatrice du journal sur TV5 Monde, ou Nistî Stêrk, vedette suédoise.

Mais la star des stars, c'est l'actrice Belcim Bilgin, qui, projetée sur un des murs de l'Institut, évolue en boucle sur le tapis rouge du Festival de Cannes, dans une robe dessinée par John Galliano. C'était en 2005, pour la sortie de Kilomètre zéro du cinéaste Hiner Saleem.

Qu'elles vivent ou non au Moyen-Orient, toutes femmes réunies par Rusen Werdî recomposent par delà les frontières un Kurdistan culturel aux multiples influences. Et, dans le salon, on se sent un peu ailleurs mais presque chez soi. Rien avoir avec un musée, si chaleureux fût-il. C'est cette proximité qui fait le charme aussi de la Semaine des cultures étrangères.

>Comme tous les membres du Forum des instituts culturels étrangers à Paris (Ficep), l'Institut kurde de Paris, pour les Journées européennes des langues propose mercredi et jeudi une initiation aux langues kurdes. Toute l'année, il propose des cours de kurmancî, la langue parlée en Turquie, en Syrie. Si les élèves sont assez nombreux, des cours de soranî la langue parlée par les Kurdes d'Iran. Un court-métrage et un documentaire seront, par ailleurs, projetés vendredi et samedi. Renseignements au 01 48.24.64.64.

>Tous les jours à partir de 13 heures des longs-métrages sont projetés au Publicis Cinémas, en haut des Champs-Elysées, dans le VIIIe arrondissement. (Métro/RER Charles-de-Gaulle Etoile). Programme sur le site du Forum des instituts culturels étrangers à Paris