Page Précédente

"Zone de sécurité" en Syrie: début du retrait des forces kurdes de la frontière turque (Kurdes)


Mardi 27 août 2019 à 14h14

Qamichli (Syrie), 27 août 2019 (AFP) — Les autorités locales kurdes du nord-est de la Syrie ont annoncé mardi le début du retrait de leurs forces de positions le long de la frontière avec la Turquie, à la suite d'un accord entre Washington et Ankara établissant une "zone de sécurité".

Ces autorités ont indiqué dans un communiqué que les travaux avaient débuté samedi sur "les premiers pas pratiques -dans le secteur de Ras al-Aïn- avec l'élimination de monticules de terre et le retrait de certaines unités des Unités de protection du peuple (YPG) et d'armes lourdes".

Principale milice kurde de Syrie et partenaire clé des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), les YPG ont annoncé samedi être prêts à coopérer en vue de la mise en place d'une "zone de sécurité" pour séparer les secteurs kurdes syriens de la Turquie.

Fruit d'un accord conclu entre Washington et Ankara, l'instauration de cette zone tampon est destinée à dissuader la Turquie de lancer une nouvelle offensive contre la milice des YPG, fer de lance des Forces démocratiques syriennes (FDS) mais considérée comme "terroriste" par Ankara.

Le 7 août, Washington et Ankara se sont mis d'accord sur la création d'un "centre d'opérations conjointes", basé en Turquie, pour coordonner la mise en place de cette "zone de sécurité".

Les contours de la zone tampon sont pour le moment flous --notamment sa profondeur--, et aucun calendrier n'a été avancé pour sa mise en place.

Mi-août, le Pentagone avait indiqué que l'accord serait mis en oeuvre "par étape" mais que les premières opérations allaient commencer "rapidement".

Ankara a assuré que des postes d'observation et des patrouilles conjointes étaient prévus.

Le régime de Damas a dénoncé une initiative au service des "ambitions expansionnistes de la Turquie".

Le "centre d'opérations conjointes" turco-américain sur la Syrie fonctionne désormais à "pleine capacité", a annoncé samedi le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar.

Lundi, les forces kurdes ont procédé a des retraits similaires à Tal Abyad, "cela montre le sérieux de notre engagement" en faveur de l'instauration de cette zone tampon, a encore indiqué mardi l'administration semi-autonome kurde syrienne.

"Nous déploierons tous nos efforts pour garantir la réussite de l'accord avec l'Etat turc, et (la réussite) des efforts menés par les Etats-Unis", avait déclaré samedi le haut commandant des FDS Mazloum Abdi.

"Les FDS joueront un rôle positif pour le succès de cette opération", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Hassaké.

Egalement présent à cette conférence de presse, le général Nicholas Pond, représentant la coalition emmenée par Washington pour lutter contre l'EI, a jugé que l'initiative était "la seule voie pour sécuriser la zone frontalière de manière durable".

Le commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a annoncé vendredi sur son compte Twitter que les FDS avaient détruit la veille certaines de leurs "fortifications militaires" à la frontière, photos à l'appui.

"Cela démontre l'engagement des FDS à soutenir l'application du mécanisme de sécurité", a-t-il estimé.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.