Page Précédente

Zone de "sécurité" en Syrie: Ankara insatisfait des propositions américaines


Mercredi 24 juillet 2019 à 15h43

Istanbul, 24 juil 2019 (AFP) — La Turquie n'est pas "satisfaite" des propositions américaines concernant la création d'une "zone de sécurité" en Syrie séparant la frontière turque de combattants kurdes soutenus par Washington, a déclaré mercredi un ministre, ajoutant qu'Ankara était à "bout de patience".

"Les nouvelles propositions américaines ne sont pas à un niveau satisfaisant. Nous devons le dire clairement. Nous avons l'impression qu'ils (les Etats-Unis) essaient de gagner du temps", a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.

"Nous devons trouver au plus vite un accord sur la zone de sécurité. Nous sommes à bout de patience", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Ankara.

La Turquie avait annoncé mardi que des responsables militaires américains et turcs avaient commencé à plancher sur la mise en place d'une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie.

La mise en place d'un tel dispositif avait été proposée en janvier par le président américain Donald Trump à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, à un moment où Ankara menaçait de lancer une offensive contre une milice kurde soutenue par Washington.

Selon Ankara, M. Trump proposait de créer, dans le nord de la Syrie, une zone de plusieurs km de profondeur à partir de la frontière turque visant à séparer cette dernière des territoires contrôlés par cette milice kurde, les Unités de protection du peuple (YPG).

La Turquie, qui a déjà mené deux offensives entre 2016 et 2018 dans le nord de la Syrie contre les positions des YPG, menace désormais de lancer de nouvelles opérations.

Le gouvernement turc qualifie les YPG de "groupe terroriste" en raison de leurs liens étroits avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation qui livre une sanglante guérilla contre Ankara depuis plus de 30 ans.

Mais les YPG sont soutenues par plusieurs pays occidentaux, comme les Etats-Unis et la France. Les combattants kurdes ont notamment été en première ligne dans le combat contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.