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Washington souhaite un report du référendum d'indépendance au Kurdistan irakien (Kurdes)


Samedi 12 août 2017 à 11h19

Bagdad, 12 août 2017 (AFP) — Washington a appelé les Kurdes irakiens à reporter le référendum sur l'indépendance prévu le 25 septembre, a indiqué la présidence de cette région autonome du nord de l'Irak, ajoutant avoir réclamé des "garanties" et des "alternatives" en échange de ce report.

Lors d'une conversation téléphonique avec Massoud Barzani, qui dirige le Kurdistan irakien, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a affirmé que "le gouvernement des Etats-Unis voudrait que le référendum soit reporté", selon un communiqué de la présidence kurde publié tard vendredi.

"Les problèmes entre la région du Kurdistan et le gouvernement fédéral à Bagdad doivent être réglés par le dialogue entre les deux parties", a encore plaidé M. Tillerson, poursuit-on de même source.

M. Barzani a répondu que "le peuple du Kurdistan attendait des garanties et des alternatives pour son avenir".

Début juin, le leader kurde avait annoncé la tenue le 25 septembre d'un référendum d'indépendance malgré l'opposition de Bagdad.

Cette annonce intervenait dans un contexte délicat pour cette région autonome confronté à un marasme économique lié notamment à la chute des prix du pétrole, sa principale ressource, et qui accueille plus d'un million de déplacés par les combats entre le groupe Etat islamique (EI) et les forces irakiennes. Les combattants kurdes sont eux aussi engagés dans la lutte contre les jihadistes de l'EI.

Le référendum du 25 septembre ne sera pas contraignant mais il déclenchera le processus d'indépendance.

Les dirigeants irakiens à Bagdad dénoncent ces démarches comme contraires à la Constitution. Elles suscitent également l'opposition de pays voisins comme la Turquie et l'Iran, qui craignent qu'un tel processus ne fasse tache d'huile chez leur propre minorité kurde.

Parmi les cinq millions de Kurdes irakiens, les avis divergent aussi sur l'opportunité du référendum et plusieurs initiatives ont vu le jour pour réclamer un report de cette consultation.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.