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Washington réunit la coalition antijihadiste pour maintenir la pression


Lundi 30 septembre 2024 à 17h49

Washington, 30 sept 2024 (AFP) — Les Etats-Unis appellent à maintenir la pression dans la lutte antijihadiste et vont fournir 148 millions de dollars pour des opérations de sécurisation des frontières et de contreterrorisme en Afrique subsaharienne et Asie centrale, a dit lundi le secrétaire d'Etat Antony Blinken.

Washington fournira également 168 millions de dollars au fond de stabilisation en Irak et en Syrie, a-t-il ajouté à l'ouverture d'une réunion ministérielle à Washington des pays membres de la coalition de lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

"Il nous faut renforcer notre coopération contre les branches de l'EI en dehors du Moyen-Orient", a-t-il affirmé, soulignant que celles-ci "gagnent du terrain, aggravant la menace déjà présente des groupes militants existants".

"Comme on nous l'a rappelé la semaine dernière, le Moyen-Orient traverse une période de grande volatilité", a-t-il poursuivi, en faisant référence aux frappes israéliennes contre le Hezbollah libanais. "Il est plus important que jamais d'intensifier nos efforts pour renforcer la sécurité et la stabilité, notamment en Irak et en Syrie, et d'empêcher des extrémistes comme l'EI d'exploiter le conflit dans la région à leur profit".

La réunion ministérielle survient après l'annonce vendredi par Washington et Bagdad que la mission de la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre le groupe EI en Irak prendra fin d'ici un an, en septembre 2025.

La coalition internationale continuera toutefois ses opérations en Syrie où, comme l'a relevé M. Blinken lundi, l'armée américaine a récemment tué 37 "terroristes", dont des membres de Hourras al-Din, groupe lié à l'EI et Al-Qaïda, dans deux frappes distinctes en Syrie, selon le Centcom.

L'Irak a proclamé sa "victoire" contre l'EI fin 2017, mais des cellules jihadistes restent actives dans le pays, particulièrement dans les zones rurales et reculées, hors des grandes villes.

L'EI a pris le contrôle de pans entiers de Syrie et d'Irak à partir de 2014, imposant un règne de terreur avant d'être défait en 2019 par une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis et aidée des forces kurdes syriennes.

Les Etats-Unis comptent actuellement environ 2.500 militaires en Irak et près de 900 en Syrie.

La réunion lundi a aussi pour objectif d'aborder la question du rapatriement des familles de jihadistes vivant dans des camps de détention en Syrie.

Selon M. Blinken, "plus de 43.000 personnes déplacées originaires de plus de 60 pays résident dans le nord-est de la Syrie. La plupart sont des enfants qui n'ont jamais connu d'autre foyer".

Il a rappelé aussi qu'"environ 9.000 combattants sont détenus dans des centres de détention dans le nord-est de la Syrie, soit la plus grande concentration au monde".

La question du rapatriement des familles de jihadistes est sensible notamment en Europe. Nombre de pays occidentaux refusent de faire revenir leurs citoyens.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.