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Washington privilégie la voie diplomatique pour stopper le PKK


Mardi 23 octobre 2007 à 20h04

WASHINGTON, 23 oct 2007 (AFP) — Washington a paru écarter mardi un engagement militaire américain dans des opérations contre les rebelles kurdes qui se servent du nord de l'Irak contre l'armée turque, en disant privilégier la recherche d'une solution diplomatique à la crise.

"Nous travaillons à trouver une solution diplomatique à un problème très difficile", a dit à la presse le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, face à des informations selon lesquelles les Américains envisageaient de prendre part à des opérations contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Je n'ai pas connaissance d'un soutien américain à une frappe aérienne (...) mais nous pouvons fournir du renseignement opérationnel", a dit la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino.

Le président George W. Bush a appelé lundi son homologue Abdullah Gül afin de l'assurer de l'engagement américain à coopérer avec la Turquie pour combattre les rebelles kurdes opérant à partir du nord de l'Irak.

Ses services n'ont pas précisé la nature de la coopération mais selon le quotidien Chicago Tribune de mardi, citant de hauts responsables américains, les Etats-Unis envisagent des frappes aériennes contre le PKK dans le nord de l'Irak pour que la Turquie n'entreprenne pas d'incursion chez son voisin.

Le gouvernement américain ne croit pas que "des opérations turques unilatérales soient un moyen de régler" la crise, a répété le porte-parole du département d'Etat.

Les Américains ont déjà envisagé de lancer des missiles sur des cibles du PKK, mais des frappes aériennes menées par l'aviation seraient plus faciles à mener, déclare un responsable cité par le Chicago Tribune.

De son côté, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que la Turquie et les Etats-Unis pourraient lancer une opération militaire conjointe contre les repaires du PKK dans le nord de l'Irak, selon des déclarations faites à des journalistes et publiées mardi. La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice lui est apparue favorable à l'idée lors d'une conversation téléphonique dimanche, a-t-il dit. Elle a alors demandé quelques jours de délai avant de revenir vers les Turcs, a-t-il dit.

Les Etats-Unis s'inquiètent qu'une incursion turque dans le nord de l'Irak ne déséquilibre une des rares régions d'Irak relativement épargnée par l'instabilité.

La perspective d'une telle incursion s'est précisée quand le Parlement turc y a donné son accord de principe la semaine dernière. Le risque en a grandi avec l'attaque dans laquelle douze soldats turcs ont été tués dimanche.

Face à une telle menace, l'administration Bush a exhorté le gouvernement irakien à agir rapidement contre les rebelles kurdes qui se servent du nord de l'Irak comme base arrière.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.