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Washington: abandon de poursuites contre des gardes d'Erdogan


Jeudi 22 mars 2018 à 21h14

Washington, 22 mars 2018 (AFP) — Les autorités américaines ont discrètement abandonné les poursuites visant 11 agents de sécurité du président turc Recep Tayyip Erdogan, suspectés d'avoir violemment agressé des militants kurdes en mai 2017 à Washington, a confirmé jeudi à l'AFP une source judiciaire.

Ces poursuites irritaient vivement l'homme fort d'Ankara et pesaient sur les relations entre les Etats-Unis et la Turquie, pays que Washington considère comme un allié clé dans la lutte contre le groupe Etat islamique.

Au total 19 suspects avaient été inculpés dans ce dossier diplomatique sensible, dont 15 gardes du corps de M. Erdogan, une mesure jugée "scandaleuse" par le président turc.

Les poursuites visant les gardes du corps ont été classées sans suite le 7 novembre 2017 pour quatre d'entre eux et le 14 février 2018 pour sept d'entre eux, a précisé à l'AFP Bill Miller, un porte-parole du parquet de la capitale fédérale.

Le 14 février était la veille d'un déplacement de Rex Tillerson, qui dirigeait alors la diplomatie américaine, à Ankara. M. Tillerson y a rencontré M. Erdogan, le département d'Etat affirmant jeudi qu'il s'agissait simplement d'une "coïncidence" de dates.

"Le ministère (américain des Affaires étrangères) n'a joué aucun rôle dans la décision d'abandonner les charges", a assuré la porte-parole Heather Nauert.

L'annonce de l'abandon des charges, pour des motifs pour l'heure inexpliqués, a toutefois suscité des réactions de surprise, voire de suspicion, tant les autorités américaines ont affirmé disposer de témoignages et vidéos permettant d'incriminer les partisans d'Erdogan.

Selon elles, les agents de sécurité turcs, souvent en costume sombre, ont brutalement agressé les protestataires kurdes pacifiques, les frappant même à terre.

Ces faits remontant au 16 mai s'étaient soldés par un bilan de 12 blessés dont un policier.

La plupart des agresseurs présumés avaient pris le large, probablement en Turquie. Seuls deux suspects résidant aux Etats-Unis ont comparu devant la justice, niant d'abord les faits avant de négocier une peine d'un an et un jour de prison.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.