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Violente manifestation contre une base turque au Kurdistan irakien


Samedi 26 janvier 2019 à 21h32

Erbil (Irak), 26 jan 2019 (AFP) — Des protestataires kurdes ont attaqué samedi une base militaire turque dans l'ouest du Kurdistan irakien, des témoins faisant état de victimes et de dégâts.

Lors de ces heurts, survenus dans la province de Dohouk, frontalière de la Turquie, des manifestants s'en sont pris aux forces turques qu'ils accusent d'avoir tué quatre civils dans un récent bombardement.

La Turquie invoque régulièrement son droit à la légitime défense pour frapper en Irak des bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une formation considérée comme "terroriste" par Ankara, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Sur Twitter, le ministère de la Défense turc a accusé les manifestants d'avoir été "incités par le PKK" et indiqué que les dégâts dans la base turque étaient limités à "des véhicules et des équipements militaires".

Des témoins ont, eux, fait état de plusieurs blessés après que les militaires turcs ont tiré sur les manifestants pour les repousser de cette base située dans la localité de Cheladzi.

Des vidéos diffusées par des militants montrent des manifestants incendiant des véhicules militaires turcs.

Le gouvernement de la région autonome du Kurdistan s'est dit dans un communiqué "attristé par les dégâts humains et matériels".

Il évoque "des événements à Cheladzi", derrière lesquels se cachent "des saboteurs", sans toutefois mentionner la Turquie ou la présence de forces turques sur son sol.

Mi-décembre, des frappes turques en territoire irakien avaient provoqué des remous dans les relations entre les deux pays voisins.

Les autorités irakiennes avaient convoqué l'ambassadeur turc à Bagdad pour protester contre des bombardements "répétés" sur son sol, dénonçant une "violation de (sa) souveraineté".

Ankara avait pour sa part appelé Bagdad à coopérer dans la lutte contre le "terrorisme".

Samedi, peu avant ces violences, la Turquie avait repris les vols vers la ville kurde irakienne de Souleimaniyeh, après 16 mois d'interruption en raison du blocus aérien imposé en rétorsion au référendum d'indépendance.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.