Dimanche 29 janvier 2006 à 10h55
BAGDAD, 29 jan 2006 (AFP) — Le président déchu irakien Saddam Hussein a quitté la salle du tribunal peu après la reprise de son procès dimanche à Bagdad, après de vifs échanges avec son nouveau juge, le Kurde Raouf Rachid Abdel Rahmane, dont voici des extraits.
Saddam Hussein a accusé le tribunal "d'être un tribunal américain ou qui répond à leurs instructions. "C'est un tribunal irakien", a répliqué le juge.
Saddam Hussein: "J'ai pratiqué le droit au cours des 35 dernières années. Je connais mes droits et ceux des autres. Les accusés sont innocents jusqu'à ce que leur culpabilité soit prouvée. C'est ce qu'on nous a enseigné à la faculté de droit quand nous étions étudiants".
Le demi-frère de Saddam Hussein, Barzan al-Tikriri, qui a été expulsé plus tôt de la salle du tribunal, "voulait seulement dire au juge qu'il était malade et lui expliquer son état de santé", a ajouté le président déchu.
L'avocat de défense, commis d'office après le retrait des avocats désignés par les accusés, "parlera en votre nom", a rétorqué le juge.
Saddam Hussein s'est alors élevé: "Nous rejetons quiconque qui sera désigné par vous". "C'est mon droit de choisir un avocat", a-t-il dit, avant de se retourner vers les avocats commis d'office et de leur dire: "Si vous restez dans la salle, vous êtes des démons".
"C'est mon choix, ne me forcez pas la main", a-t-il déclaré.
Le juge s'est défendu: "Je ne vous oblige à rien".
Saddam a poursuivi en s'adressant au juge: "Je vous respecte en tant qu'Irakien, sauf si vous avez renoncé à votre identité irakienne".
Il a ensuite demandé à quitter la salle. "Je veux quitter la salle", a-t-il dit. "Vas-y", lui a répondu le juge.
Saddam Hussein s'est alors énervé: "J'ai dirigé le pays pendant 35 ans et vous m'ordonnez de sortir".
Le juge a répliqué: "Je suis le juge, vous êtes l'accusé et vous devez m'obéir".
Saddam Hussein en colère a alors dit: "vous êtes Irakien. Vous ne pouvez pas me donner des ordres sur ce ton. Je vous ai gouverné pendant 35 ans".
Après quelques nouveaux échanges, l'ancien président a quitté la salle, escorté par des huissiers.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.