Vendredi 3 novembre 2006 à 17h01
CALAIS (France), 3 nov 2006 (AFP) — Quatre ans après la fermeture du centre de la Croix Rouge de Sangatte, près de Calais (nord de la France), les migrants afghans, irakiens, kurdes, soudanais et éthiopiens continuent d'affluer dans l'espoir d'atteindre la Grande-Bretagne, selon un rapport de Médecins du monde.
"Les conditions d'hygiène sont épouvantables, il n'y a pas de sanitaires, les déchets s'accumulent et les rats envahissent" les "abris de fortune" occupés par les migrants, relève l'ONG Médecins du monde (MDM).
L'organisation s'inquiète notamment de la présence parmi eux de "femmes accompagnées d'enfants en bas âge, de femmes enceintes, de convalescents et de beaucoup de mineurs".
L'ONG estime à 300 le nombre des migrants dans la ville, sans compter les squats situés dans la région.
"En raison des risques qu'ils prennent pour passer en Angleterre, des rixes qui éclatent et de leurs conditions de vie, beaucoup doivent être hospitalisés", souligne MDM, qui regrette qu'ils soient ensuite renvoyés de l'hôpital "avant qu'ils ne soient suffisamment rétablis pour affronter la rue". A cela s'ajoutent les arrestations "continuelles", parfois "violentes", et la destruction fréquente des abris de fortune des migrants pour les "rendre moins visibles", poursuit le rapport.
L'ONG dénonce des actions policières "sans effet à long terme", l'arbitraire des arrêtés de reconduite à la frontière et l'inadaptation des solutions proposées aux jeunes mineurs.
"D'un côté, on les empêche de rejoindre l'Angleterre, et de l'autre, tout semble fait pour leur rendre la vie impossible et leur donner envie de partir", conclut MDM.
Fermé le 5 novembre 2002, le centre de la Croix-Rouge avait accueilli en trois ans 68.000 étrangers rêvant de l'Eldorado britannique .
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.