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Une nouvelle requête du chef rebelle kurde Abdullah Öcalan devant la CEDH


Jeudi 8 février 2007 à 18h13

STRASBOURG (Conseil Europe), 8 fév 2007 (AFP) — Le chef rebelle kurde Abdullah Öcalan, détenu en Turquie depuis 1999, a introduit une nouvelle requête devant la Cour européenne des droits de l'homme, a-t-on appris jeudi auprès de la CEDH.

La requête reçue mercredi à Strasbourg et envoyée par un cabinet londonien d'avocats estime en substance que le fondateur du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK-interdit) doit avoir "droit à ce que sa cause soit entendue équitablement dans un délai raisonnable" comme le garantit la Convention européenne dans son article 6.

La CEDH a recommandé en mai 2005 l'organisation d'un nouveau procès contre Öcalan après avoir estimé que celui au terme duquel il avait été condamné à mort, en 1999, était "inéquitable".

La peine capitale prononcée contre Öcalan pour "séparatisme" avait été commuée en réclusion à vie en 2002 après l'abolition de la peine de mort en Turquie.

La Turquie a indiqué qu'elle respecterait la recommandation de la CEDH mais elle doit au préalable amender sa législation. Une loi votée en 2003 permet de rejuger les détenus dont le jugement a été infirmé par la CEDH, mais elle n'est pas rétroactive, ce qui exclut Öcalan et une centaine d'autres personnes.

Comme chaque année depuis son arrestation en février 1999 au Kenya, plusieurs milliers de Kurdes de France et de pays limitrophes manifesteront samedi dans la capitale européenne pour demander un nouveau procès.

Trois autres requêtes déposées depuis 2004 par des avocats d'Öcalan sont toujours pendantes devant la CEDH. Elles reprochent à Ankara d'avoir isolé le chef kurde sur une île, favorisant un manque de contact avec ses avocats.

Le PKK est considéré comme un organisme terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Il a déclenché en 1984 une rébellion sécessionniste dans le sud-est de la Turquie, peuplé majoritairement de Kurdes, qui a fait plus de 37.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.