
Jeudi 16 septembre 2010 à 13h37
DIYARBAKIR (Turquie), 16 sept 2010 (AFP) — Dix personnes ont été tuées et trois blessées dans l'explosion d'une mine au passage d'un minibus jeudi dans le sud-est de la Turquie, une attaque pour laquelle les soupçons se portent sur les rebelles kurdes, a-t-on indiqué de source sécuritaire locale.
Le minibus transportait des villageois au chef-lieu de la province de Hakkari lorsque l'explosion est survenue à la hauteur du village de Geçitli, située dans une zone reculée, a-t-on précisé de même source.
Les tués, dont certains ont été sévèrement mutilés par l'explosion, sont tous des civils.
Parmi les trois blessés hospitalisés se trouve un bébé de 15 mois.
Des images de télévision ont montré un véhicule rouge réduit à un tas de ferraille et gisant dans un petit cratère, tandis qu'un hélicoptère militaire se posait au pied d'une colline avoisinante.
Des forces de sécurité ont été dépêchées dans la zone pour rechercher d'autres mines éventuelles.
S'il est confirmé comme un acte du PKK, il s'agira de l'attentat le plus meurtrier de ce mouvement contre des civils depuis juillet 2008. Deux attentats simultanés avaient alors coûté la vie à 17 personnes dans un quartier populaire d'Istanbul.
Hakkari est située dans l'extrême sud-est de la Turquie, à l'intersection des frontières avec l'Irak et l'Iran.
Le sud-est anatolien turc, peuplé majoritairement de Kurdes, est le théâtre depuis 1984 de combats entre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les forces de sécurité.
Le PKK a déclaré en août une trêve dans ses opérations contre les forces turques, valable jusqu'au 20 septembre.
Dans des propos publiés dimanche dans le quotidien espagnol El Mundo, Le leader militaire du PKK Murat Karayilan, retranché avec ses hommes dans le nord de l'Irak, a assuré que le PKK "déposerait les armes" si la Turquie adoptait un modèle de régions autonomes comparable à celui de l'Espagne.
Le gouvernement turc a annoncé l'an dernier un plan visant à accroître les droits de la population Kurde afin de faire pression sur le PKK pour qu'il abandonne la lutte armée. Le projet a fait l'objet de vives réactions dans les milieux nationalistes et semble pour l'heure enterré, Ankara ayant annoncé qu'aucune initiative allant contre l'unité nationale ne serait adoptée.
La trêve du PKK fait suite à une période d'intensification des combats depuis que le chef du mouvement Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à vie, a annoncé en mai avoir abandonné tout effort de dialogue avec le gouvernement.
Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays, lutte pour l'autonomie du sud-est de l'Anatolie. Le conflit a fait au moins 45.000 morts, selon l'armée.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.