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Une journaliste néerlandaise affirme être expulsée du Kurdistan d'Irak


Jeudi 14 juillet 2022 à 00h42

La Haye, 13 juil 2022 (AFP) — Une journaliste néerlandaise, Frederike Geerdink, a déclaré mercredi sur Twitter depuis l'aéroport d'Erbil qu'elle était en train d'être expulsée de la région autonome du Kurdistan d'Irak (nord).

"Je suis expulsée de la région du Kurdistan en Irak", a déclaré Frederike Geerdink.

"J'ai été mise dans une voiture avec la police et emmenée à l'aéroport d'Erbil, où je suis maintenant. Persona non grata.", a-t-elle tweeté, ajoutant que "le bras d'Erdogan est long".

Mme Geerdink a raconté avoir été arrêtée alors qu'elle avait presque traversé la frontière vers le nord-est de la Syrie. Elle a expliqué qu'elle se rendait à Kobané, une ville syrienne en majorité kurde proche de la frontière turque.

La journaliste couvre régulièrement le Kurdistan pour les médias néerlandais et affirme sur son profil Twitter connaître "de l'intérieur" le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), sur la liste des organisations terroristes de l'UE et la Turquie.

La Néerlandaise avait déjà été détenue quelques jours en janvier 2015 en Turquie pour "propagande terroriste" au profit des rebelles du PKK. Elle avait été relaxée à l'issue de son procès.

Elle avait ensuite été arrêtée en septembre 2015 alors qu'elle couvrait les affrontements entre l'armée turque et les rebelles du PKK. Selon un responsable truc, elle était alors entrée sans permission dans une zone nécessitant une autorisation.

Mme Geerdink avait ensuite quitté la Turquie.

"C'est vraiment triste que les autorités de la région kurde en Irak aient si peur d'une femme avec un stylo", a-t-elle déclaré, ajoutant que les journalistes locaux sont eux aussi "plus souvent que jamais en prison".

Selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères citée par l'agence de presse néerlandaise ANP, le consul général à Erbil est en "contact étroit" avec la journaliste.

"Nous pensons que les journalistes devraient pouvoir faire leur travail n'importe où dans le monde, c'est pourquoi nous avons souligné l'importance de la liberté de la presse", a-t-il ajouté.

L'ambassadeur des Pays-Bas à Bagdad a également contacté le ministre irakien des Affaires étrangères à ce sujet, selon l'ANP.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.