Mardi 2 novembre 2010 à 21h48
ROME, 2 nov 2010 (AFP) — Avec "The flowers ok Kirkuk", une tragique histoire d'amour pendant le massacre des Kurdes en Irak dans les années 80, présentée mardi à Rome, le réalisateur Fariborz Kamkari dit vouloir mettre en relief l'importance de femmes courageuses dans les sociétés musulmanes.
"J'ai connu des tas de femmes dans le monde musulman qui ont la force de changer et qui luttent chaque jour contre des lois sociales contraignantes", a déclaré le réalisateur kurde iranien, qui a aussi écrit le scénario, lors d'une conférence de presse.
Et il a dit "voir des similitudes entre les protagonistes du film et Sakineh (l'Iranienne condamnée à mort par lapidation dans son pays pour adultère, ndlr): le film parle d'une femme qui ne suit pas la loi indiquée pour les femmes musulmanes mais essaye de la changer, même en se sacrifiant par amour", a-t-il ajouté.
Ce kurde iranien, qui réside maintenant en Italie, s'est servi de son expérience pour cette histoire: "je sentais que je devais raconter ce que j'avais vécu, en le transformant d'une mémoire individuelle à une mémoire collective avec l'espoir que ce que j'ai vécu ne se reproduise plus", a-t-il confié.
"Le film essaye de remonter aux racines de ce qui est arrivé en Irak, les années noires que nous avons traversées appartiennent à une période de l'histoire du pays qui a été ignorée par les médias et le cinéma", a-t-il ajouté.
Il a aussi dit s'être inspiré du cinéma italien. Roberto "Rossellini m'a appris comment raconter une histoire de guerre, comment parler d'un événement important à travers les histoires personnelles des personnages", a-t-il affirmé.
Pour l'actrice marocaine Morjana Alaoui, qui interprète Najla, une Irakienne de la haute société contrainte de choisir entre son amour pour un médecin kurde persécuté et les traditions familiales, "le film montre une image différente des femmes, une femme musulmane plus moderne". "Pour nous, il est important de montrer que certains combats changent les choses", a-t-elle ajouté.
Le film, une co-production italienne, suisse et irakienne, est la première production internationale en Irak depuis la Guerre du Golfe selon les organisateurs du festival.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.