Dimanche 20 juillet 2008 à 18h44
ANKARA, 20 juil 2008 (AFP) — Le principal parti pro-kurde de Turquie, menacé d'interdiction pour collusion avec la rébellion kurde armée, a élu dimanche une personnalité politique kurde modérée à sa tête lors d'un congrès à Ankara, a rapporté l'agence Anatolie.
Seul candidat à la présidence du parti, son ex-coprésident Ahmet Türk, un homme politique kurde chevronné plusieurs fois député, a été élu sans problème nouveau président du Parti pour une société démocratique (DTP) à l'unanimité des 574 suffrages exprimés par les délégués.
Ce congrès a été convoqué après l'incarcération pendant plus d'un mois en mars du prédécesseur de M. Türk, Nurettin Demirtas. Ce dernier était poursuivi pour s'être soustrait à ses obligations militaires en utilisant un faux rapport médical.
M. Demirtas, enrôlé ensuite sous les drapeux, est considéré comme un "faucon" au sein du militantisme kurde et a été emprisonné dans sa jeunesse pour appartenance au PKK.
Le DTP qui dispose de 21 sièges au Parlement turc (sur 550) a été créé par d'anciens députés kurdes dont la plus connue, Mme Leyla Zana, a été emprisonnée pendant dix ans pour complicité avec le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.
La Cour constitutionnelle turque doit se prononcer dans les prochains mois sur une action de la justice réclamant la dissolution du parti pour soutien supposé au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit)
Plusieurs maires DTP du Sud-Est de la Turquie, à majorité kurde, sont sous les verrous ou sous le coup de poursuites judiciaires, notamment pour apologie du terrorisme ou du chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan.
Les combats entre les forces de sécurité et le PKK ont fait plus de 37.000 morts depuis 1984.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.