Mardi 7 mars 2006 à 11h01
LONDRES, 7 mars 2006 (AFP) — La BBC va diffuser un documentaire sur une famille kurde qui intrigue les scientifiques, cinq de ses enfants adultes marchant exclusivement à quatre pattes, a-t-on appris mardi auprès de l'audiovisuel public britannique.
Les cinq frères et soeurs objets du reportage souffrent d'une anomalie génétique et d'un retard mental. Trois d'entre eux se déplacent exclusivement à quatre pattes, les jambes tendues, les deux autres pouvant faire quelques pas debout, la tête et les genoux fléchis.
Agés de 18 à 34 ans, il vivent dans un village du sud de la Turquie. Leurs parents sont cousins, et la fratrie compte 13 autres enfants marchant normalement.
Le documentaire se veut l'écho d'un "débat scientifique acharné", à propos d'un fait qui "pose des questions profondes sur ce qui fait l'humanité", a indiqué la BBC.
Ces cinq personnes sont retournées à une forme instinctive de comportement inscrite dans les gènes humains, mais abandonnée au cours de l'évolution, estimait mardi dans le Times mardi Nicolas Humphrey, un anthropologue qui a contribué au documentaire.
Elles se déplacent en s'appuyant sur les paumes et en maintenant les doigts en l'air. Des scientifiques pensent que les premiers hominidés marchaient également ainsi, de sorte à préserver leurs doigts pour les opérations plus délicates qui ont été décisives dans l'évolution humaine.
Le mode de déplacement des frères et soeurs dévoile des possibilités "que personne n'aurait soupçonnées chez le squelette humain", a déclaré au Times le professeur Humphrey, de la London School of Economics.
Les scientifiques n'en sont pas moins divisés pour expliquer le phénomène. Les uns pensent qu'il a été favorisé par les parents, qui ont toléré que leurs enfants handicapés conservent en grandissant la position quadrupède. D'autres y voient une combinaison génétique rarissime.
Le documentaire, intitulé "The Family that Walks on All Fours" (la famille qui marche à quatre pattes) sera diffusé par la chaîne BBC2 le 17 mars.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.